Les forces antisociales ne veulent pas du collectivisme

Les Masques blancs ont investi la place de Jaude hier, pour livrer un spectacle anti-masques, anti-mesures sanitaires… Bref, anti-gauche.


https://twitter.com/DragonSliver1/status/1403713936034349059


Comment ne pas être consterné à la vue d’une telle agitation petite-bourgeoise ? Flora, une porte parole du mouvement en France, dit au sujet de leur triste spectacle « Nous souhaitons réveiller les citoyens excédés, par le biais d’une performance artistique subtile ». Et quelle subtilité ! Une mise en scène grotesque et théâtrale, psychodramatique, lourde et tonitruante, rythmée par la voix de Barbara Désirant – une militante libérale farouchement opposée à toute forme de collectivisme y compris l’application de mesures sanitaires par la population générale – instrumentalisant des voix d’enfants pour chercher à toucher les passants, spectateurs malgré eux.
C’est que le mouvement, né en Autriche, est international. Repris en Belgique, en Allemagne, en France… Et pourtant, malgré ce copié-collé cosmopolite prétendant être un dépassement des frontières, dans la mesure où il s’agit en réalité d’une mise en scène hallucinée d’une petite bourgeoisie terrifiée par l’ampleur de la crise générale du capitalisme, on reste face à un mouvement minoritaire, à la marge, complètement coupé de la réalité.


D’ailleurs, le mouvement refuse catégoriquement d’être associé à la moindre formation politique. Cet apolitisme, ce « ni de gauche ni de droite », est en fait simplement une tentative fascisante de récupérer l’angoisse populaire afin de la transformer en colère dirigée… vers rien. Car tout est politique, et si la colère peut être juste, encore faut-il qu’elle serve à quelque chose. Les fascistes souhaitent qu’elle serve une révolte individuelle, romantique, anti-société… La Gauche, elle, souhaite qu’elle serve l’organisation des masses populaires dans la lutte contre le capitalisme. En prétendant ne pas vouloir faire de politique, les Masques blancs prennent donc en réalité le parti du fascisme.


C’est tout à fait similaire à ce que furent les Gilets jaunes, un psychodrame porté par les médias qu’ils honnissent pourtant, et leur destin sera en tout point identique : l’essoufflement. Ca, ou bien réussir là où les GJ ont échoué : assumer être de véritables fascistes.


Qu’on puisse dire, en 2021 dans un contexte de crise du capitalisme et sanitaire mondiale, que le gouvernement dirait, si ce n’est ouvertement, de par ses actes :

« Pas de masques, pas de libertés »

« Pas de mesures, pas de vie. »

« Pas de vaccins, pas d’avenir »

« La danse tue »

« Le chant tue »

« La fête tue »

« Le travail c’est la vie »

Tout cela relève de la paranoïa la plus totale, et typique d’une petite bourgeoisie apeurée, tremblant devant l’ampleur de la crise, qui marque la fin d’une époque et le rappel historique que le socialisme doit revenir en force, que l’individu tout puissant à l’égo inébranlable est amené à disparaître par nécessité, que le capitalisme doit tomber, que le travail doit servir le collectif et non plus les intérêts privés et les libres affaires entre individus. Dans un tel contexte, le basculement dans le fascisme d’une partie de la petite bourgeoisie est inévitable, et cette ingoble démonstration place de Jaude en est la preuve.


Face à de tels éléments déconnectés de la réalité mondiale autant que nationale, face à des paranoïques versant dans l’anticapitalisme romantique, dans des délires on ne pourrait plus Orwelliens, une seule solution : le socialisme, l’union des masses laborieuses dans la construction d’une démocratie populaire, pour changer de société, changer de base, dépasser ce vieux mode de production destructeur et guerrier qu’est le capitalisme. Le retour de la politique contre les apolitiques, des militants et des résistants contre les indifférents. Voilà ce qui doit motiver à notre époque.