Les employés de HOP ! face à la crise du capitalisme.

Hier le président de HOP !, Pierre-Olivier Bandet, s’est rendu à Clermont-Ferrand pour rencontrer les salariés de cette filiale d’Air France. Le but de la visite : les rassurer quant à la future crise économique qui s’annonce pour la rentrée.

Bien qu’ayant reçu sept milliards d’euros de l’Etat, le groupe Air France, fragilisé par la crise qui ne fait que commencer, a décidé une « restructuration » menaçant sept mille cinq cent postes dans tout le groupe, dont mille deux cents pour sa filiale HOP !. En Auvergne, quarante-neuf postes sont menacés au centre de maintenance de Clermont-Ferrand. Les salariés auvergnats se sont naturellement mobilisés face à la menace d’un vaste plan social. La ligne Clermont-Orly va fermer, dans le cadre d’une « cure d’amaigrissement de HOP ! » qui prévoit de privilégier l’alimentation de Paris-Charles-de-Gaulle et Lyon-Saint-Exupéry, tandis que le lignes transversales seront récupérées par la filiale low cost Transavia France.

Le capitalisme est en crise. Les contradictions entre ce mode de production et la réalité du monde, la nature, les animaux, ont mené à la crise sanitaire du coronavirus. Le capitalisme, qui est censé toujours grandir, s’étendre infiniment, s’est retrouvé ralenti voir même à l’arrêt complet dans certains secteurs. Il va de soi que c’est le début de la fin d’un mode de production qui était déjà sujet aux soubresauts économiques depuis longtemps. Les employés ne sont d’ailleurs pas dupes : ils savent bien que malgré les promesses de Pierre-Olivier Bandet sur la volonté de ne pas licencier, les choses vont se corser. Joël Rondel, représentant CGT, dit ainsi :

« Ce n’est qu’un début. Si nous ne nous mobilisons pas, nous sommes en sursis. On nous explique qu’il n’y aura aucun départ contraint d’ici 2022 à Clermont-Ferrand, mais nous n’avons aucune garantie. Et nous sommes solidaires de nos collègues des sites de Morlaix (270 personnes) et Lille (50 personnes) qui vont être sacrifiés. »

Tout indique que la bourgeoisie entend bien faire payer la crise aux travailleurs, leur faire réparer les pots cassés et redresser l’économie en durcissant leurs conditions de travail et d’existence. Pierre-Olivier Bandet l’assume : l’entreprise entre « dans une logique de survie ». C’est le début de la mise au pas des employés de HOP ! qui s’apprêtent à voir leur vie évoluer vers le pire. Cette situation en Auvergne est bel et bien le reflet de ce qui se joue à l’échelle mondiale, et il est impératif que la lutte des classes reprenne ses droits. Si les travailleurs ne s’organisent pas pour résister aux attaques du capitalisme, ce dernier va les écraser. L’heure n’est plus aux petites mobilisations syndicales, aux protestations bien encadrées et folkloriques, ou à la tentative de cogérer le capitalisme : la lutte des classes, la vraie, va s’imposer quoi qu’il arrive, c’est une nécessité historique. Il faut rebâtir d’urgence la Gauche ouvrière, qui elle seule est en mesure de mener la lutte des classes ! On ne peut plus se contenter d’une « gauche » qui parle aux bobos de centre-ville et qui en est l’émanation.

On ne doit pas accepter que ce soient les travailleurs, exploités par la bourgeoisie, qui payent la facture d’un mode de production en crise. La société va mal ? Oui, et c’est justement parce-que le capitalisme s’étend toujours plus, broyant aussi bien les gens que la nature.

Les masses populaires ne doivent pas rester passives devant cette offensive dirigée contre elles. Elles doivent absolument s’organiser et résister à la pression que le capitalisme leur réserve. C’est à la bourgeoisie de payer sa propre facture. Et c’est à la Gauche de le rappeler.

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