La ligne de fret Volvic – Mont Dore est menacée de fermeture.
Si la raréfaction des trains de passagers en Auvergne est bien visible, il ne faut pas oublier qu’il en va évidemment de même pour les lignes de fret. Le capitalisme a du mal à financer l’entretien de l’une de ses lignes servant l’industrie de l’eau en bouteilles (Mont Dore).
Le bilan est clair : 23 000€ de recettes par an pour 1,2 millions d’euros de dépenses en entretien, pour une ligne qui ne sert qu’un seul industriel. La SNCF ne s’y retrouve pas, et envisage la possibilité de liquider la ligne, dans un repli économique sur ce qui est plus rentable. Le plan est donc d’étaler l’entretien de la ligne sur 10 ans, tout en sachant que sa fermeture totale est possible.
On le sait, le capitalisme ne planifie rien, n’a pas de vision de long terme, encore moins lorsqu’il pourrait s’agir d’éviter d’aggraver la situation écologique. Et ne parlons pas de résorber la contradiction entre ville et campagne, le capitalisme l’augmentant toujours un peu plus.
Ainsi donc, l’entretien n’ayant pas été assuré, on se retrouve devant le fait accompli : la ligne risque de fermer et on n’y pourra pas grand-chose, parce qu’on imagine mal que le financement nécessaire pourra être trouvé facilement. Ce sont encore douze autres lignes de fret qui connaissent le même problème de financement d’entretien, et donc qui connaissent le même risque de suppression. Il y a donc fort à parier que les fermetures de lignes continuent à l’avenir.
Le problème que la fermeture de la ligne Volvic – Mont Dore pose vraiment, c’est qu’il faudra forcément trouver un moyen de la remplacer. On le sait : lorsqu’un secteur du capitalisme va mal, tout en étant lié à un autre de ses secteurs, il peut entraîner ce dernier dans sa chute. Sauf qu’évidemment, la production de bouteilles d’eau ne va pas se laisser stopper pour faute de transport aussi facilement. Et quoi de mieux pour remplacer le train que le camion ? Ce sont ainsi 35 camions de plus qui se retrouveront à emprunter les routes auvergnates, donc autant de véhicules lourds, polluants, et potentiellement dangereux pour les usagers, qui seront en circulation plutôt que d’utiliser un train sur une ligne de 55km. On le voit : on parle déjà de remplacer le train par des camions pour cette ligne, et il en reste pour l’instant encore douze dans la même situation. Cela sonne comme le triomphe d’un avenir « tout camion ». On retrouve la même logique qu’avec les trains de voyageurs dont les suppressions se multiplient et qui sont remplacés par des cars, plus polluants, plus longs et moins pratiques.
Cela pose par ailleurs la question de la production de l’eau. L’eau réduite à l’état de marchandise, quand des millions de gens n’y ont pas accès, c’est au-delà de l’indécence. De surcroît, alors que les océans sont remplis de déchets, la production de bouteilles en plastique pose également problème.
L’annonce de la fermeture de cette ligne soulève de nombreuses questions qui appellent toutes la même réponse : il faut dépasser le capitalisme qui mène droit au mur. Il faut développer les campagnes et faire reculer les monstres abjects que sont les grandes villes, il faut planifier la production pour les besoins de la population et non pour le profit, il faut arrêter de polluer et de saccager la Biosphère. Bref : il faut le socialisme.