Le couvre-feu à Clermont-Ferrand

Ca y est, c’est officiel : il est désormais interdit de sortir en ville après 21h et bientôt 19h, et jusqu’à 6h du matin.

On s’y attendait, ce n’est pas une surprise, d’autant qu’Olivier Bianchi estimait quelques jours auparavant que c’était une question de bon sens. La France entière, y compris une partie de la petite-bourgeoisie clermontoise qu’il va donc falloir surveiller de près à partir de maintenant, a fait montre d’un grand laxisme vis-à-vis des règles d’hygiène depuis le déconfinement, s’imaginant que le pire était passé, que le COVID-19 appartenait au passé et que l’on pouvait tout reprendre comme avant.

On peut donc saluer ce couvre-feu comme une mesure saine, qui arrive malgré tout bien trop tard. Le fait est que c’est objectivement insuffisant. Au niveau national, on a compté plus de 40 000 nouveaux cas et 165 morts en l’espace d’une seule journée. Donc, forcément bien plus depuis l’annonce de ces chiffres alarmants, compte tenu de tous les cas qu’on ne voit pas encore, et des morts dont la cause du décès n’a pas forcément été attribuée au virus.

La Gauche sait une chose : il aurait fallu agir bien avant, de manière organisée, mais… le capitalisme ne saurait se faire ralentir une fois de plus. Du moins pas tant que la situation ne devienne tout bonnement incontrôlable. On commence à peine à mesurer l’ampleur de la crise économique qui fait suite au ralentissement, voir à l’arrêt complet dans certains secteurs, des activités au confinement dernier. Ce couvre-feu sonne comme une fin de récréation, mais sans réelle conviction… Car il s’agit bien de ça : faire le maximum pour contrôler la crise, sans pour autant gêner la marche du capitalisme. Il est logique de penser qu’il faudrait un reconfinement, comme c’est déjà le cas dans certains pays. Mais le capitalisme français et la société qu’il façonne n’a pas les épaules culturellement comme économiquement pour supporter cela une fois encore.

Le problème, de toute façon, c’est qu’un reconfinement, comme au confinement dernier, tomberait sur le peuple par le haut. Si les masses attachées aux valeurs et responsabilités collectives n’y verraient pas un lourd sacrifice pour éviter la mort des plus fragilisés et l’enfer professionnel et psychologique du personnel soignant débordé de tout le pays, dans un tel contexte, ce ne serait pas le cas de certains petits-bourgeois qui s’empresseraient de crier au « totalitarisme », à la « manipulation », dans une fuite paranoïaque face à un Etat qu’ils fantasment comme tout puissant et ne visant que le contrôle mental de la population. Mais peu importe : dans une démocratie populaire, la décision viendrait de la population elle-même, informée, responsable et organisée, et ces individus ne pourraient alors plus rien dire sans se couvrir de ridicule. Quoi qu’il en soit, même dans une République bourgeoise comme la nôtre, s’il faut ça, il faut ça ! La santé publique ne saurait s’encombrer du poids de la médiocrité et de l’ultra-individualisme.

On voit donc clairement, à travers cette crise d’ampleur mondiale, que le temps du collectivisme est arrivé. Que le temps est au dépassement du vieux monde, capitaliste, dans la construction du socialisme. Aux masses populaires de porter cette exigence. Détruisons ce qui nous détruit !

Laisser un commentaire