Face à la barbarie, une seule réponse : l’Unité populaire !
Au lendemain de l’assassinat de Samuel Paty, professeur d’histoire-géographie, par un islamiste à Conflans-Sainte-Honorine, plusieurs hommages ont été rendus en Auvergne à cette triste victime de l’obscurantisme, donc on découvre qu’il était originaire de Moulins.
Ainsi, dès hier, dans le centre-ville du chef-lieu de l’Allier, une centaine de personnes, pour beaucoup issues de l’Education nationale, se sont réunies pour lui rendre hommage. A Montluçon, Vichy et Clermont-Ferrand également, des rassemblements ont eu lieu, là encore autour d’enseignants et, comme à Moulins d’ailleurs, de certains de leurs syndicats. C’est aujourd’hui à Aurillac, Mauriac, et sur la place de Jaude dans la capitale auvergnate que se déroulent de nouveaux rassemblements, comme La Montagne s’en fait l’écho.
L’émotion est grande et, on le comprend, d’autant plus parmi les collègues de la malheureuse victime.
M. Paty avait organisé une séance d’enseignement moral et civique portant sur la liberté d’expression, qu’il avait choisi d’illustrer avec une caricature du principal prophète de l’Islam (semble-t-il – mais cela reste à confirmer – la fameuse Une de Charlie Hebdo représentant un personnage nu, allongé, en train de dire « Et mes fesses, tu les aimes, mes fesses ? » au réalisateur de ce qui est censé être un film scandaleux sur la vie de Mahomet). Il semble que, conscient de la réaction que cela pouvait susciter sur ses élèves musulmans, il leur ait offert la possibilité de détourner le regard ou de sortir dans le couloir accompagnés d’un adulte.
On pourrait s’interroger sur la pertinence pédagogique de cette manière de procéder, puisqu’il paraît curieux d’enseigner à tous les élèves sauf ceux qui peuvent être choqués, ou même simplement de prendre le risque de blesser quand il était possible d’aborder la chose autrement. Ce qui est certain, c’est que l’Education nationale, connue pour sa politique du « pas de vagues », n’apprécie pas. En 2015, un enseignant avait été suspendu pour avoir montré ces caricatures en cours, et la cheffe d’établissement du collège où travaillait Samuel Paty avait demandé à un inspecteur de venir lui « rappeler les principes de neutralité et de laïcité ». Quelle hypocrisie.
Là, toutefois, n’est pas la question essentielle. Sitôt le cours passé, plusieurs élèves (et leurs familles) ont jugé l’enseignant « islamophobe », voire « raciste ». Mais c’est surtout sur les réseaux sociaux qu’une campagne a été lancée contre lui par des réseaux islamistes assez bien organisés, allant jusqu’à voir en cet enseignant celui qui pourrait mener à un génocide des musulmans en France. Son identité a été dévoilée par ces gens aujourd’hui clairement complices du terrorisme. Il avait d’ailleurs lui-même porté plainte, en vain, malheureusement.
Les réactions comme le crime incitent à faire le parallèle avec l’attentat commis il y a cinq ans dans les locaux de Charlie Hebdo puisque c’est une fois de plus la publication de caricatures de Mahomet qui ont motivé la barbarie. Comme en 2015, on retrouve dans la population française une émotion certaine, une volonté de s’organiser collectivement contre le nihilisme obscurantiste et la barbarie, une défense de la démocratie et de la liberté d’expression. C’est cet « esprit Charlie » que beaucoup à Gauche semblent avoir oublié qui se manifeste une nouvelle fois et, alors qu’il semble devoir renaître à la sinistre occasion de cet acte ignoble, l’attitude doit être la même à son endroit.
Ce sentiment démocratique doit être porté et défendu par une Gauche politique aux valeurs solides, sans quoi c’est le républicanisme bourgeois qui se chargera de le récupérer et de l’insérer dans ses institutions anti-démocratiques. En 2017, lors de la présidentielle, la question « Charlie » avait été totalement ignorée à Gauche. Il importe de ne pas commettre la même erreur aujourd’hui, élections ou pas d’ailleurs. Face aux post-modernes qui, sous prétexte de ne pas vouloir « amalgamer » la dénonciation de l’islamisme aux « musulmans » (puisque ces gens ne raisonnent qu’en terme d’identités individuelles, y compris religieuses), aux racistes qui assimilent déjà tous les Arabes au terrorisme islamiste, et aux « républicains » qui utilisent la laïcité pour porter une « union nationale » aussi poussiéreuse qu’hors de propos, c’est la Gauche historique qui doit se réaffirmer. Au delà de la simple défense de la liberté d’expression et de la tolérance, c’est un véritable mouvement démocratique et populaire qui doit naître. La question de la culture arabe dans notre pays, dont de nombreux compatriotes sont issus, doit également être posée. Elle a beaucoup apporté à la culture française, notamment aux Lumières via des figures comme Avicenne et Averroès.
Contre la barbarie, levons haut le drapeau de la Science, de la Culture, du Progrès et de l’Universalisme. L’heure n’est ni à l’anticléricalisme façon Parti radical d’antan, ni au communautarisme, ni au racisme : il est à l’Unité populaire, au Front populaire, à la fusion des peuples, au métissage des cultures, à la synthèse et au développement de l’humanité toute entière, au delà de religions déjà mortes, au delà d’un capitalisme décadent et en putréfaction avancée. L’heure est au socialisme.