La Gauche auvergnate doit renaître : un aperçu de 1944
Dans cet extrait de journal résistant datant du mois de mars 1944, la Gauche montre un visage très différent de celui qu’elle affiche aujourd’hui. C’est que le contexte historique l’exigeait aussi. Le fascisme était bien vivant, la guerre faisait rage, et le mot « révolution » était sur toutes les lèvres.
Le journal La République était un journal résistant, organe du Parti Socialiste. Et pourtant, dans les sections encadrées au crayon de papier, voilà qu’on peut lire des extraits dont l’esprit puise directement dans les traditions historiques de la Gauche. Il y est ouvertement parlé de révolution, d’union et de mouvement de masses, de partis ouvriers, de syndicats… La résistance est bien comprise comme devant impliquer les masses politisées, et mener l’affrontement avec les fascistes jusqu’à la victoire et la révolution.
Aujourd’hui, alors que le fascisme refait surface, la Gauche française, elle, semble rester confortablement endormie. Tout au plus suit-elle les syndicats lorsqu’elle se veut revendicative, sans quoi elle se complaît dans le post-modernisme, et porte par conséquent des idées libérales, relativistes, met l’accent sur la subjectivité de chaque individu, et ne parle d’union que dans le cadre des élections à la présidence de la République, dans un cadre capitaliste qui lui semble indépassable. La Gauche française doit se réapproprier ses fondamentaux, car socialiste ou communiste, le fait est que qui parle de gauche parle nécessairement des ouvriers, de bourgeoisie, de fascisme, de capitalisme et de son dépassement.
Ce document d’archive montre bien que la Gauche en France a su être autre chose qu’une accompagnatrice du libéralisme économique et des mœurs, ou du chauvinisme populiste.