Hommage à Ilan Halimi
Le 13 février 2019, Auvergne à Gauche rendait hommage à la mort du jeune Ilan Halimi, enlevé, séquestré, torturé et assassiné par le gang des barbares en région parisienne en 2006. Ce crime fasciste mérite que l’on rappelle pourquoi l’antisémitisme n’est pas un racisme ordinaire.
Les bourreaux de Ilan, pétris de théories complotistes au sujet des juifs, pensaient qu’ils allaient pouvoir faire plier ce qu’ils imaginaient être la communauté juive pour s’enrichir personnellement. C’est là que réside le coeur du problème de l’antisémitisme : c’est systématiquement un racisme complotiste. Ilan n’a pas seulement été tué parce-qu’il était juif. Il a été enlevé dans le but d’obtenir une rançon de plusieurs centaines de milliers d’euros, malgré le statut modeste de sa famille. Le gang des barbares est parti du principe que les juifs constituaient une caste hors de la société, puissante et riche, et que le chantage pourrait ainsi les forcer à faire jouer leurs « réseaux » – on est ici pleinement dans le fantasme – pour réunir la somme. C’est là un parfait exemple de l’antisémitisme comme « socialisme des imbéciles » : les juifs y représentent le capitalisme et l’accumulation de richesse, et le besoin d’abattre le capitalisme se mue alors en un besoin d’abattre les juifs, qui « contrôleraient le monde » et posséderaient tout en secret. La révolution consisterait alors à les déposséder de leurs biens « illégitimes » et de les éliminer en tant que « parasites » de la société. Le gang des barbares n’a pas tenté de lancer une « révolution » par l’anticapitalisme romantique, mais c’est bien de ce dernier que découle la logique qui les a poussés à se dire que séquestrer un juif pourrait rapporter gros.
Auvergne à Gauche s’oppose par conséquent à cette immonde barbarie et à ce vide total de culture. Après l’augmentation de 74% des actes antisémites en 2018, il est du devoir de tout progressiste de s’opposer vivement et activement à la montée de ce que nous identifions très clairement et sans doute possible comme du fascisme. En Auvergne d’abord, mais en France aussi, tout comme en Europe et à travers le monde. Il est du devoir de la Gauche de ne plus ignorer le problème, et de reconquérir la culture ouvrière qu’elle a progressivement laissée de côté au fil du temps.