Communiqué n°6 – Premier mai 2021

Nous sommes le premier mai, journée internationale des travailleurs. Un premier mai particulier, à l’heure où le monde s’enfonce dans le capitalisme en crise et la lutte entre grandes puissances pour le repartage du monde, où la France s’enfonce dans le militarisme, le nationalisme, où une partie de l’armée assume de plus en plus sa vision putchiste et fasciste du pouvoir. Face à tout cela, ce premier mai devrait avoir une importance majeure pour le peuple tout entier.

En effet, la pandémie qui nous frappe tous, et dont nous ne sommes pas encore sortis, a précipité les choses. L’horreur du capitalisme se révèle toujours plus et son caractère criminel, notamment à l’égard des animaux a été exposé aux yeux de tous, la pandémie découlant directement du rapport contre-nature, barbare et exploiteur que la société entretient avec les animaux. Ce capitalisme est d’ailleurs en crise à travers le monde entier, et l’on voit se renforcer la tendance à l’agressivité nationale, à la guerre, au repartage du monde entre grandes puissances.

Evidemment, cette crise, il va falloir la payer. Pour la classe dominante, la chose est entendue : ce sont les masses qui vont devoir payer l’addition. Les travailleurs, licenciés, pressurisés, toujours plus aliénés dans un capitalisme qui occupe leur existence 24h/24, dans tous les domaines possibles, ont plus que jamais besoin de sortir de cette société, qui n’est guère plus amendable.

On voit de plus en plus se constituer un bloc de droite réactionnaire, qui va de certains LR (comme Eric Ciotti qui assume sa proximité avec le RN) à l’Action française (où certains élus RN s’affichent désormais, comme Gilbert Collard), ou aux restes de Génération identitaire (dont même des LR ont dénoncé la dissolution). Ce bloc est alimenté par des médias puissants : entre autres CNews et tout ce qui est sous la coupe de Vincent Bolloré, l’odieux journal Valeurs Actuelles, le magazine Causeur, le Figaro, le Point, ou encore Sud Radio. Des médias liés à l’extrême-droite et, surtout, à des grands groupes capitalistes liés aux armes, à l’exploitation de pays sous-développés ou simplement aux valeurs portées par cette droite de la « France profonde », aux relents pétainistes, amatrice de vénerie et de grands vins, portée par les barons locaux.


On comprend le risque qu’il y aurait pour la Gauche à rêver d’un « retour à la normale » et l’on voit d’ailleurs qu’en ce premier mai, beaucoup n’ont en tête que les « droits » des travailleurs, sur un ton finalement très syndicaliste, oubliant que la Gauche politique a pour tâche historique de porter un projet de nouvelle société, oubliant qu’elle ne raisonne pas en terme d’individus ou de catégories socio-professionnelles, mais en terme de classes et en terme d’universel.

Si elle échoue à retrouver ses racines universalistes et ouvrières, elle sera écrasée par la vague brune qui monte, monte, et monte encore. La pseudo-gauche qui se croit antiraciste en racialisant le débat, qui se croit féministe en défendant le droit de se définir selon les stéréotypes patriarcaux que l’on veut, qui se croit révolutionnaire en étant ambiguë avec l’antisémitisme, qui se croit émancipatrice en défendant l’individu et socialiste en soutenant la relance de la consommation, est le marche-pied de la réaction. En suivant le modèle de la pseudo-gauche étasunienne, elle nous réserve le même sort : montée du fascisme, disparition de la gauche ouvrière et ultralibéralisme.

Le rapprochement avec les animaux, à l’heure de la crise sanitaire majeure et mondiale, devrait être un thème puissant et omniprésent. Le capitalisme détruit les habitats naturels des animaux sauvages, réduit à l’état de marchandise jetable les animaux d’élevage, consomme quotidiennement les uns comme les autres dans l’alimentation, les cosmétiques, la recherche, l’industrie textile… provoquant maladies sur maladies, épidémies sur épidémies… Vache folle, grippe aviaire, grippe porcine, covid-19… Seuls les travailleurs, exploités par une bourgeoisie cherchant à vendre tout et n’importe quoi, même ce qui vit (et l’on songera, par exemple, à la GPA) de manière toujours plus étendue, peuvent comprendre pleinement ces enjeux et les porter sous la bannière du Progrès, pour modeler une société à leur image, débarrassée des atrocités quotidiennes du capitalisme.

En ce premier mai, réaffirmons la Gauche rouge, socialiste, ouvrière, universaliste. Réaffirmons le combat contre la classe dominante, contre la guerre et le nationalisme, contre le libéralisme et le nihilisme. Réaffirmons le besoin d’une vie riche, collective, en harmonie avec la Nature.

Le premier mai est une fête des masses laborieuses et de la Gauche. Celle qui propose une culture alternative, un horizon radicalement différent de celui que nous réservent les militaires et autres fascistes soutenant l’armée, « grande muette » qui parle beaucoup et de plus en plus fort. C’est là le sens que la Gauche devrait donner à cette journée si spéciale : élever les consciences contre la réaction, aider les travailleurs à reconnaître leur statut d’exploités, valoriser le rapprochement vers la Nature, réaffirmer la lutte des classes… Bref : la culture ouvrière aux antipodes de ce que propose et impose la bourgeoisie au quotidien.

Symbole des luttes passées et présentes, le Premier mai vise en réalité l’avenir. Un avenir post-bourgeoisie, post-capitalisme, d’inspiration socialiste sous l’hégémonie culturelle et politique de la classe ouvrière, sous le drapeau rouge du Peuple et du Progrès.