Communiqué n°12 – Les anti-passe sanitaire veulent inverser le cours de l’Histoire.
Quand on parle des anti-pass sanitaire, et ils sont de plus en plus nombreux, on peut noter qu’il y a plusieurs courants qui convergent dans les manifs : les fascistes plus ou moins assumés et autres réactionnaires anti-Etat… les individualistes qui lorsqu’ils défendent la vaccination ne le font que comme un énième choix concernant les individus « libres », et pour qui tout ce qui serait sans compromis en matière de politique sanitaire serait nécessairement une oppression étatique visant à briser les « libertés individuelles »… et ceux qui se méfient d’un vaccin nouveau, mis au point dans l’empressement et avec la volonté de parvenir à sortir en premier.
Toute une partie des restes de la Gauche a basculé dans ce globi-boulga ou tourne autour par opportunisme. La Gauche historique social-démocrate ou communiste étant en déliquescence avancée, la fausse gauche occupe le terrain. Individualisme, opportunisme, populisme et anticapitalisme romantique règnent. Beaucoup croient être de gauche en reprenant le fétichisme anti-Etat des anarchistes : l’Etat fait des trucs ? C’est une dictature totalitaire ! Et d’invoquer Orwell pour se donner l’air intelligent… Les populistes, et la France insoumise en est un des vaisseaux amiraux, entendent surfer sur la moindre contestation. Des gens protestent ? Tant mieux, il faut protester avec eux. Et tant pis s’il y a des fachos, ils sont les bienvenus dans la manifestation tant qu’ils viennent pour la même chose ! L’anti-macronisme comme seul horizon politique. Mieux : l’anti-tout. Cet « anti-tout », cette agitation constante, c’est au fond l’anticapitalisme romantique, complotiste et idéaliste, partagé par tout ces gens et vecteur, comme toujours depuis qu’il existe, d’antisémitisme, ce « socialisme des imbéciles » plébéien et conspirationniste. Il y en a deux variantes, dans ces manifestations : ceux qui voient des Juifs partout et leur promettent le sort qu’on leur promettait dans les années 30 et ceux qui, au contraire, se croient à la place des Juifs pendant la seconde guerre mondiale. Le résultat est le même : la négation de l’histoire, l’irrationalisme, l’abjection.
A Gauche, certains tentent la carte de l’opportunisme avec une mauvaise foi éhontée : on essaye de faire de la protestation contre le passe sanitaire une mobilisation pour la vaccination, un service public de santé de qualité et une gestion plus démocratique. S’il est vrai que l’ensemble des mesures sanitaires émane d’un Etat décadent, bureaucratique et coupé des masses, et que cela est une des causes des mouvements du genre des « gilets jaunes », cette attitude est hors de propos. La gauche doit aujourd’hui se mobiliser pour défendre la santé collective et faire payer la crise à la classe possédante. Elle doit porter un ordre nouveau, organisé, démocratique, collectif, planifié selon les besoins des masses. On ne peut prétendre aller dans ce sens en flirtant auprès de l’engeance qui manifeste en ce moment.
On voit d’ailleurs où mène l’apolitisme syndical : à Orléans, la CGT a appelé à boycotter les endroits où s’applique le passe sanitaire. On pourrait l’applaudir, puisqu’elle réussit le tour de force de défendre finalement le passe sanitaire, qui vise précisément à restreindre l’afflux de personnes, mais on constatera surtout qu’elle est tombée au même niveau de populisme que Florian Philippot. Cela montre aussi à quel point la CGT est hors du réel, enfermée dans une vision syndicaliste des choses, incapable de saisir le tournant historique que le monde est en train de prendre. Les syndicats sont à la ramasse, s’opposant ici à la vaccination obligatoire pour les soignants, là au passe sanitaire pour entrer à l’hôpital… Pourquoi diable, c’est vrai, faudrait-il essayer de réduire la circulation du virus en milieu hospitalier ? Le covid serait-il syndiqué, pour être ainsi soutenu ?
Mais que faut-il retenir de tout ça ?
Evidemment, que la crise s’approfondit, et que cela provoque une montée du fascisme, un déchirement total du tissu social, des attitudes individualistes de gens ne faisant que réagir aux évènements en fonction de ce que le capitalisme a fait d’eux, sans jamais comprendre le fond des choses. Ce qu’il faut retenir, c’est que tout cela reflète une époque en train de basculer vers la Guerre, et que la seule façon de pouvoir mettre un terme à cela est de s’intéresser au socialisme comme opposition au capitalisme… Donc en opposition à la guerre, aux égoïsmes, aux fascistes, à la cruauté envers les animaux… Qui sera à la hauteur pour porter un tel changement ? Historiquement, c’est à la classe ouvrière et au prolétariat en général que revient cette tâche.