Communiqué n°11 – Les manifestations contre le passe sanitaire et la vaccination : de l’égoïsme au fascisme.

Partout en France et, chez nous, notamment à Clermont-Ferrand et au Puy-en-Velay, ont eu lieu des manifestations mêlant rejet du passe sanitaire, de la vaccination obligatoire pour les soignants, de la vaccination en général, de Macron… Bref, un globiboulga pitoyable dans la lignée des « gilets jaunes », sous le haut-patronage des plus éminents réactionnaires délirants du pays : Florian Philippot, Martine Wonner, ou encore Francis Lalanne, le plus illustre représentant de la cuistrerie et de la sottise vindicative dans notre pays.

Là où le pathétique confine à l’infâme, c’est quand cette cohorte de sous-doués en vient à comparer le passe sanitaire et la vaccination à l’apartheid, au nazisme, à la Shoah. La présence, parmi les manifestants, de militants de l’extrême-droite néo-fasciste n’est à ce titre absolument pas étonnante. Là où ce cirque devient pervers, c’est que tous ces gens se présentent en grands défenseurs de la liberté, face à un pouvoir qui serait dictatorial. Mais de quelle liberté s’agit-il ?

Cette liberté, c’est celle de ne penser qu’à soi. La liberté de mépriser ses concitoyens. La vaccination, faut-il encore le rappeler, ne protège pas uniquement celui qui se fait vacciner : elle a pour but – et il faut pour cela qu’elle soit massive – de protéger l’ensemble de la société, en réduisant le taux de circulation du virus. Aussi, la « liberté de ne pas se faire vacciner », énoncée en grand principe par l’insupportable « insoumis » Antoine Léaument, n’est-elle que la liberté ne ne se préoccuper que de son nombril et de n’avoir rien à faire de la société, de la collectivité. Les Trois mousquetaires à l’envers : « un contre tous, tous contre un ».

Toute la fantasmagorie délirante de ces gens repose sur un principe : l’individu est roi et tout ce qui s’oppose à ses délires est réactionnaire. Evidemment, ça plaît à l’ultra-gauche anarchistante, aux ultra-libéraux et bien-sûr à l’extrême-droite la plus puante. Le collectivisme est désigné comme l’ennemi, l’universalisme doit être détruit, la science (universelle par principe) est niée, l’Etat est satanique, le capitalisme est compris comme un complot d’individus sournois (et l’antisémitisme n’est alors pas loin), le virus comme le vaccin sont présentés comme venant de l’extérieur, la politique imposée par le gouvernement détruirait la nation, perçue comme le cadre inamovible de l’égoïsme individuel : chacun pour soi, mais unis par le sentiment national. Tout ceci est à la fois dans l’ère du temps – un temps du capitalisme décadent, un temps de remontée du fascisme, un temps de guerres et de destruction de la nature – et une resucée des vieux thèmes fascistes des années trente.

Alors que la seule authentique raison de se mobiliser et de s’organiser est la guerre sociale que la bourgeoisie mène aux larges masses à qui elle veut faire payer la crise (les annonces d’Emmanuel Macron vont dans ce sens mais cela dépasse son gouvernement et sa personne tant c’est une question de classe), tous ces gens sont au service de la division des travailleurs, de l’étouffement de la lutte des classes, du renforcement des thèses social-darwinistes, nationalistes, anti-scientifiques de la réaction la plus brutale. La France insoumise, déjà particulièrement puante, a décidé de draguer cet électorat, confirmant son orientation fascisante. On est passé du « nationalisme inclusif » (déjà un dérivé du « national-trotskysme » lambertiste) à une ligne de plus en plus ouvertement fasciste. Un fascisme toujours « inclusif », mais un fascisme néanmoins. Plus que jamais, il convient de rejeter cette organisation qui tente encore de constituer une cinquième colonne au service du fascisme au sein de la gauche, à laquelle certains croient encore pouvoir la rattacher.