Which pride ?

Samedi 4 juin, s’est tenue la « pride » de Clermont-Ferrand. Puisque le nom de l’événement est en anglais (ce qui n’est pas anodin), nous posons la question dans cette langue : which pride are we talking about ?

La pride (« fierté », en français) d’être lesbienne ou gay ? Très bien ! Tant que la société patriarcale se maintiendra, avec son sexisme et son homophobie, revendiquer son homosexualité restera un acte courageux et défendre, lors d’une journée symbolique, les personnes homosexuelles du monde entier – dont on ne rappellera jamais assez les répressions barbares qu’elles subissent dans certains pays – restera un symbole fort et progressiste. L’homosexualité est naturelle et il n’est jamais mauvais de le rappeler. « Nul n’a le droit en vérité de me blâmer, de me juger, et je précise que c’est bien la nature qui est responsable si je suis un « homo », comme ils disent… », chantait Charles Aznavour.

La pride d’être ce qu’on est, de rejeter le « genre » – c’est-à-dire un ensemble de stéréotypes patriarcaux – et de lutter contre lui ? Mille fois oui.

Le problème, c’est que ce n’est pas de cela dont il s’agissait ici. Les images annonçant ou accompagnant l’événement (voir ci-dessous) étaient un condensé de post-modernisme, de réaction patriarcale et d’ultralibéralisme.

Les organisateurs étaient donc :

  • Queer Auvergne : une association transactiviste
  • Le STRASS, pseudo-syndicat défendant l’exploitation sexuelle, présentée comme un « travail »
  • Morningstar : un groupe de drag-queens
  • Bas les pattes, une association « féministe intersectionnelle et inclusive »
  • Les Orties, collectif « anarcha-féministe » et « queer » affirmant mener une « lutte révolutionnaire radicale auto-émancipatrice, dans un contexte patriarcal, capitaliste et colonial »
  • L’ Hôtel des Vils, qui se présente comme un « Collectif de Convergence des luttes associatives, politiques, poétiques, poïétiques, informelles, culturelles, intellectuelles, matérielles, terre-à-terre, expérimentales, populaires, inachevées… »

Dans l’appel qui a été publié (cliquer ici) – et relayé d’ailleurs par le site « touristique » de la Métropole clermontoise, on notera l’absence des mots « homosexuel » (idem au féminin), « lesbienne », « gay » et « homophobie ». Ce qui est mis en avant, c’est : la prostitution, esclavage sexuel et patriarcal séculaire, le prétendu « droit à l’enfant » (en défendant l’idée que la PMA devrait être accordée non pas aux femmes qui en ont besoin mais aux hommes et aux femmes qui le souhaitent ; ainsi que la GPA, industrie barbare qui réduit les femmes au rôle de pondeuses), et bien sûr l’idéologie transactiviste (avec cette incohérence : on demande à ce que les « identités » ne soient pas considérées comme des maladies ou des troubles psychiques – à ce sujet, on lira avec intérêt l’article suivant – … tout en demandant à ce que les opérations dites de « transition » soient remboursées par la sécurité sociale… comme les soins qu’on apporte aux troubles psychiques et aux maladies).

On passera sur l’ouverture totale des frontières et le revenu de base, également défendus, sur lesquels nous avons déjà donné notre point de vue dans le passé.

Pour couronner l’abjection de cet appel, le cortège a été divisé en différentes sections, correspondant à des « identités » précises, imperméables, ayant chacune une place assignée.

Bref, ces organisations et cet appel sont l’expression d’une idéologie nauséabonde et réactionnaire. Celle du capitalisme total, où ne compte plus que la subjectivité individuelle du consommateur, son « identité », son « droit » à obtenir ce qu’il veut.

Ce n’était pas une « pride », mais une « shame ». Avec le transactivisme, on dit à des jeunes qui ne rentrent pas dans le cadre patriarcal qu’ils ne sont pas « né dans le bon corps » et qu’une « transition » leur permettra de contourner le patriarcat. Des jeunes bien souvent simplement d’orientation homosexuelle, d’ailleurs. Avec la prostitution et la GPA, on crache au visage des femmes et du féminisme, en les ramenant au rôle que la société patriarcale leur attribue : celui d’être des objets au service des désirs pervers des hommes.

On le voit donc très bien : cette mouvance est avant tout une destruction des enfants, une marchandisation des bébés et des femmes, une prostitution des esprits et une soumission au patriarcat vu comme incontournable et, paradoxalement, qu’il faut absolument chercher à contourner. Pas à renverser : à contourner. C’est une horreur sur toute la ligne.

Finissons avec une image d’une autre gay pride qui eut bien ses défauts et ses organisations plus que gênantes, mais qui, en une image, porte un message mille fois plus progressiste que l’ensemble des agitations des misérables libéraux décadents susmentionnés.

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