« Que faut-il faire pour vous stopper ? » : un chauffard clermontois condamné à la prison.

Avant-hier, le tribunal correctionnel de Clermont-Ferrand a condamné un chauffard multi-récidiviste à un an de prison ferme, assorti d’un mandat de dépôt, et d’un interdiction d’un an de conduire un véhicule non équipé d’un éthylotest d’antidémarrage. Coutumier de la conduite en état d’ivresse et consommateur de cocaïne, il a commis trois délits depuis janvier. Le treize janvier, il roulait sur la jante après avoir percuté un banc public. Deux mois plus tard, il percute un véhicule (manquant de percuter la dizaine de personnes qui se trouvait autour). Enfin, plus récemment, le seize juillet, c’est un excès de vitesse (126km/h plutôt que 50, boulevard Gustave-Flaubert, à Clermont-Ferrand) qui lui a valu le procès dont il est question ici.

On a donc ici un élément anti-social, un danger public qui a déjà manqué de tuer 10 personnes stoppées au bord de la route suite à un arrêt d’urgence. Accident qui aurait pu lui valoir la vie, car il y a détruit sa propre voiture.

Il invoque, pour se justifier, des ruptures sentimentales qui le pousseraient à boire. C’est évidemment mensonger. Envers tout le monde et surtout envers lui-même. Combien de gens connaissent de graves problèmes, mais refusent pourtant de se droguer, d’adopter ce genre de comportements auto-destructeurs et dangereux pour tout le monde ? Combien souffrent sans pour autant chercher à se tuer en emportant des innocents avec eux ? Le représentant du ministère public résume cette défense pitoyable en disant que l’accusé invoque, d’une certaine façon, « la faute à pas de chance ». Son avocate argue que « la détention n’est pas la solution à ses problèmes ». Certes. C’est toutefois la solution au problème qu’il pose à la société. De fait, il est certain que l’incarcération ne résout pas les problèmes personnels des condamnés. Toutefois, le but premier devrait être d’éloigner les gens dangereux de la population, pour la protéger. Il s’agit d’une mesure de sécurité collective. En revanche, on doit effectivement s’interroger sur le sens de la prison : s’agit-il d’écarter les gens dangereux ou s’agit-il de punir pour punir, en exerçant une espèce de vengeance de la société ? En France, on a du mal à discerner la nuance et, de fait, on a souvent l’impression que des gens qui devraient être en prison n’y sont pas, et que des gens qui y sont n’ont rien à y faire.

Pour que la justice soit rendue, il faut isoler les éléments anti-sociaux du reste de la population, cela va de soi. Mais sans réhabilitation, l’emprisonnement semblerait vain, car le condamné resterait anti-social, et sans doute d’autant plus que la prison a tendance à forger des criminels endurcis. Dans le socialisme, la question se posera de manière démocratique, car il le faudra bien. Comment rendre à un anti-social son humanité, son sens du collectif ? Personne ne naît mauvais, et c’est la société qui corrompt les individus… c’est donc à la société de régler le problème en faisant en sorte de réintégrer ces gens en son sein, et de redonner, par exemple par une activité productive, le sens du civisme aux individualistes dont le compas social et moral tourne en boucle au point de finir par devenir une menace à la vie. Qui se sent productif grandit et évite de tomber dans la décadence…

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