Le « progressisme municipal » de LREM et le cinéma insupportable de Sibeth Ndiaye à Clermont-Ferrand
Ce dimanche, Sibeth Ndiaye, était à Clermont-Ferrand pour la seconde étape du « Tour de France des projets » organisé par LREM.
Au delà du thème retenu, « l’attractivité économique », la porte-parole du gouvernement s’est lancé dans un grand cinéma façon En marche.
Il s’agissait d’apparaître « branché » et moderne : selfies, applaudissement des femmes présentes (un « enjeu très important pour LREM »… qui pense se donner une coloration féministe), affirmation d’un « progressisme municipal »… le tout habillé d’un discours « bienveillant » et « ouvert » : il faudrait constituer une « bourse aux bonnes pratiques, aux bonnes idées […], une source d’inspiration », il faut se préoccuper « de la solidarité au quotidien », engager « la transition écologique mais pas d’une manière brutale, en cherchant la concertation », avec un « rapport différent avec les citoyens », une « démocratie locale », des « référendums à l’initiative de la population » pour que les « gens reprennent le contrôle de leurs vies » (en auraient-ils plusieurs ?)…
Tout l’esprit libéral du parti présidentiel transpire à travers cette grande messe : exit les différences idéologiques, ce qui compte, c’est le pragmatisme absolu, l’efficacité. Il faut « faire le job », en « puisant » parmi des « bonnes pratiques », des « bonnes idées », comme dans un catalogue de La Redoute. Pour être un bon maire, ce serait tout bête : il faut chercher à être « efficace » et bienveillant, en piochant dans ce catalogue « ni de droite, ni de gauche ». On notera d’ailleurs que le référendum d’initiative populaire est mis en avant, comme gadget pseudo-démocratique, organisant en fait de petits plébiscites locaux, mais ne permettant évidemment pas une démocratie construite et portée par la population.
Plus concrètement, cette réunion avait pour but de mobiliser les maigres troupes « marcheuses », afin de permettre au parti d’éviter un échec aux prochaines élections. Les objectifs sont clairs : obtenir des élus locaux pour implanter « territorialement » le parti, y compris en casant quelques « marcheurs » sur d’autres listes. LREM a bien compris que « sans élus dans les régions, les départements, les communes », leurs « valeurs [ne seront pas] perceptibles par les Français ». En clair : la bulle LREM pourrait disparaître aussi vite qu’elle était apparu…
« Dans certaines villes, on s’appuiera sur des élus sortants qui ont fait le job, et qui partagent nos valeurs, pourvu qu’il y ait des marcheurs sur la liste. »