Ernest Semonsut, dit « Montusès »

Fils d’Amable Semonsut, tourneur sur métaux puis chef fontainier de Montluçon, et d’une lingère du nom d’Agnès Guichard, Ernest Semonsut écrit tôt des poèmes, parallèlement à des études qui le mèneront à être instituteur. La perte de vision de son œil gauche le poussant à quitter l’enseignement, il occupe à partir de 1901, le nouveau poste de bibliothécaire de Montluçon, et commence à écrire dans Le Petit Indépendant de l’Allier, puis dans Le Socialiste de l’Allier.

Il adhère la même année au Parti ouvrier français de Paul Lafargue (gendre de Karl Marx) et Jules Guesde qu’il suivra l’année d’après au Parti socialiste de France. Renvoyé par le nouveau maire de droite pour ses opinions politiques, celui qui signe désormais « Montusès » n’abandonne pas la presse ouvrière et devient rédacteur en chef de Combat social, fusionnant le Socialiste de l’Allier et le Tocsin populaire.

Adhérant fort logiquement au Parti socialiste – Section française de l’internationale ouvrière, en 1905, il deviendra adjoint au maire de Montluçon, Paul Constans, lui-même successeur de Jean Dormoy et prédécesseur de Marx Dormoy, deux figures ouvrière majeures du département. Montusès est lui-même lié à la famille Thivrier, issue du fameux « Christou », le député à la blouse, puisqu’il épouse sa fille Angéline, soeur d’Alphonse, Léon et Isidore, tout trois socialistes.

De 1920 à sa mort, en 1927, il sera membre du Parti communiste – Section française de l’internationale communiste, et rédacteur en chef de son journal local : Le Travail. En effet, lors du congrès de Tours, il fut un « longuettiste » : acceptant l’adhésion à la IIIe Internationale, mais ne souscrivant pas aux conditions imposée par Lénine. De 1919 à 1925, il sera conseiller général. Ses œuvres, dont la qualité littéraire n’a d’égale que la puissance de son engagement ouvrier, méritent aujourd’hui de refaire surface et d’éclairer une Gauche en déroute, dans le Bourbonnais… et ailleurs !

Les Amis d’Ernest Montusès

Une biographie détaillée est à lire ici, sur leur site.

En 1987, pour le soixantième anniversaire de la mort de l’écrivain, André Sérézat, militant PCF bourbonnais de Saint-Germain-des-Fossés, crée l’association des « Amis d’Ernest Montusès » qui se fixe l’objectif de faire connaître son œuvre et qui, depuis 2003, organise la remise d’un Prix littéraire récompensant les productions mettant le Bourbonnais à l’honneur.

On peut y trouver une bibliothèque numérique où l’on peut lire et/ou télécharger ses principales œuvres :