Communiqué n°2 – Au-delà de la mobilisation du 26 janvier

Aujourd’hui, dans tout le pays – et notamment à Clermont-Ferrand avec un millier de personnes – le personnel de l’Education nationale (enseignants, évidemment, mais également AED et AESH, souvent oubliés et dont la situation est souvent difficile) manifeste contre la situation dans laquelle il est. Le 21 janvier, c’était le monde de la santé, le 28 le monde de l’énergie, une mobilisation interprofessionnelle s’annonçant pour le 4 février.

Nous nous associons évidemment à ces protestations en voyant bien évidemment ce qu’il y a au-delà. La pandémie que nous vivons, et dont on ne rappellera jamais assez l’origine capitaliste et anti-naturelle, a plongé au niveau mondial le capitalisme dans une crise sans précédent. L’Etat français, en perte de vitesse, est incapable de contrôler la situation, d’autant qu’il joue son rôle premier : protéger le capitalisme, servir la bourgeoisie. Géré par des libéraux, c’est d’autant plus flagrant.

Incapable d’assumer un confinement ferme de la population, incapable d’assurer la distribution de masques puis maintenant des vaccins, l’Etat (car cela va bien au-delà du simple gouvernement Castex ou de la présidence d’Emmanuel Macron) ne cherche qu’à sauver « l’économie », c’est-à-dire le capitalisme. Il y a bien longtemps que le monde de la santé et celui de l’éducation sont dépecés, libéralisés, pressurisés, toujours au profit du privé et pénalisant toujours les masses populaires. On l’a vu avec la fermeture des établissements scolaires : rien n’a été organisé et élèves, parents et enseignants ont été cordialement priés de se débrouiller. Les cours ont depuis repris avec des élèves en surnombre entassés dans des salles où le virus peut ainsi bien circuler. Au lycée, où le système « hybride » (moitié « présentiel », moitié « distanciel », comme on dit) est globalement un échec. Enfin, dans le supérieur, les étudiants sont abandonnés à leur triste sort et il semble qu’on ne réalise que maintenant à quel point la précarité y est monnaie courante.

Quant au monde du travail, c’est la lutte des classes dans sa forme classique qui revient : les licenciements se multiplient, le piège du chômage se referme sur de nombreux travailleurs, et la priorité est évidemment d’abord le profit plutôt que la santé des travailleurs.

La question centrale est donc la suivante : qui va payer cette crise majeure ? Les larges masses ou la bourgeoisie ? C’est là tout l’enjeu de notre époque et il est clair que la Gauche politique doit impérativement porter la seconde option. La crise sanitaire et économique dont nous ne vivons peut-être encore que le commencement démontre le besoin d’organisation collective, de planification pour les besoins de la population et non pour le profit, comme elle démontre l’universalité de la condition humaine, des masses laborieuses et le caractère interconnecté de tout ce qui constitue notre Biosphère.

L’heure n’est plus au syndicalisme d’un côté et à l’électoralisme de l’autre. Cela apparaît d’autant plus clairement qu’avec les conditions sanitaires, de larges manifestations ne sont pas possible, d’une part, et que, d’autre part, des candidatures hautement opportunistes se préparent pour 2022, avec Mélenchon, Hidalgo et Montebourg. L’heure n’est pas au concours du meilleur gestionnaire « social » du capitalisme, ni à l’union sacrée avec la bourgeoisie, ni aux délires nihilistes de l’ultra-gauche, qui voit de l’oppression quand on lui parle de sécurité collective. L’heure est à la reconstitution d’une Gauche politique, naturellement écologique car évidemment socialiste. Une Gauche assumant vouloir une société qui ne laisse personne sur le bord de la route, une Gauche assumant la confrontation avec la classe dominante.

Pour le Socialisme et la Biosphère !