Communiqué du 1er mai – Pour un ordre nouveau socialiste et écologique
En cette journée internationale des travailleurs, il convient de rappeler les enjeux de notre époque pour lesdits travailleurs, et pour les masses populaires, de notre pays et d’ailleurs.
En effet, il n’est pas question de s’étendre plus que ça sur les différents cortèges auquel nous avons tous pu participer, ou sur les simagrées des uns et des autres pour les législatives. Pendant que Mélenchon réclame la soumission de la gauche, que les restes de celle-ci essayent soit de survivre soit de se vendre à son populisme, l’heure est grave. Les pinaillages et les faux semblants en sont encore plus insupportables. La gauche a une responsabilité énorme.
La guerre fait rage en Ukraine. La barbarie guerrière fait des ravages mais la question de la paix n’est pour beaucoup qu’un moyen d’avoir l’air du bon côté, sans faire l’effort de porter un véritable contenu pacifiste et internationaliste.
On songera à Yannick Jadot qui, prétendant se soucier du sort des Ukrainiens, n’a pas hésité à reprendre le slogan du bataillon néo-nazi Azov, et à appeler les Etats-Unis à davantage prendre pied en Europe. On passera sur l’hypocrisie de Raphaël Glucksmann, très prompt à dénoncer la barbarie quand elle vient de la Russie mais qui parle de simples « erreurs » lorsqu’il s’agit de la torture et des sévices dont le président Saakachvili – qu’il conseillait – s’était rendu coupable. Dans le camp « pro-Russe », on songera à la France insoumise, qui applaudissait l’intervention barbare de la Russie en Syrie pour soutenir Bachar Al-Assad, qui soutient le chavisme corrompu et fasciste. Et que dire de Lutte Ouvrière, qui ne considère pas la Russie comme capitaliste ou impérialiste ?
Entre les « partisans de la paix » qui sont simplement alignés sur les Etats-Unis (dont l’objectif, dans cette guerre, est d’utiliser un régime ukrainien corrompu et nationaliste pour attaquer la Russie et, à terme, la Chine) et les prétendus « non-alignés » qui dénoncent les Etats-Unis pour mieux défendre l’alliance ou au moins le rapprochement avec les régimes barbares de la Russie et de la Chine (et on notera que ces deux familles d’hypocrites entendent ainsi trouver la voie la plus intéressante pour les intérêts du capitalisme français), il est très difficile de trouver des pacifistes, au sein de la gauche française.
Ce n’est pas une « paix » abstraite, qu’il faut défendre, mais un pacifisme conséquent, qui implique d’analyser, de dénoncer et de combattre les causes profondes des guerres : l’agressivité impérialiste, le repartage du monde par les grandes puissances, la crise générale du capitalisme. A ce titre, les pro-Russie, les pro-Chine, les pro-USA mais aussi les défenseurs de l’agressivité capitaliste française à l’international trahissent la Gauche, la paix et l’internationalisme. Tous les impérialismes se dénoncent, et le nôtre en premier.
Comment exiger cela de gens qui veulent simplement gérer ledit capitalisme de manière plus « sociale et verte », qui jurent leurs grands dieux d’être de fervents anticapitalistes, avant de proposer leurs solutions pour relancer ce mode de production dans notre pays ? La gauche actuelle est partagée entre l’ultra-gauche anarcho-trotskiste, avec tout son nihilisme, son spontanéisme ridicule et son gauchisme puéril et régressif, et les électoralistes qui veulent gérer le capitalisme. Dans les deux cas, la logique est opportuniste-moralisatrice, ce qui crée énormément de confusion. Une confusion dépolitisante qui profite évidemment au fascisme et au maintien de l’ordre actuel.
Face à la guerre et à la volonté affichée par la classe dominante de faire payer aux travailleurs et aux masses le coût de la crise que traverse le système capitaliste, c’est pourtant un ordre nouveau que la Gauche doit être en mesure de porter. Un ordre nouveau renouant avec les racines ouvrières de notre camp, et prenant en considération toute la dimension écocidaire de notre monde pour proposer une société d’humains organisés collectivement, démocratiquement en harmonie avec la biosphère dont nous faisons partie.
Vive le premier mai !