Oser l’affrontement avec la « France profonde », oser la politique, oser la Gauche !

Les élections municipales, on le sait, sont particulièrement marquées du sceau de l’opportunisme politicien, du clientélisme, et de l’apolitisme le plus crasse.

Surtout dans une région rurale comme la nôtre, où le maire garde encore cette image de notable « au service des gens », garant de l’harmonie du village, etc. Que ce soit dans une variante « républicaine » et laïque, ou dans une variante plus catholique et conservatrice.

Le maire idéal devrait contenter tout le monde, répondre aux intérêts des petits commerçants, aider un peu les plus démunis et favoriser le « rayonnement économique » de sa commune, c’est-à-dire permettre aux entreprises de s’installer facilement, pour pouvoir attirer du monde, notamment des petits villages alentours et faire concurrence aux communes limitrophes.

Même la défense des services publics et des infrastructures, dont on sait le délitement, notamment en ce qui concerne la Poste ou la SNCF, se fait dans cette optique concurrentielle.

Au moment de la formation des listes – et ce phénomène est très courant dans les petites communes rurales d’Auvergne, notamment dans le Cantal et en Haute-Loire – les candidats se disent facilement « sans étiquette » ou, s’ils bénéficient du soutien d’un parti ou sont encartés eux-mêmes, affichent volontiers leur « ouverture » et leur volonté de « rassembler ». Dans les communes reculées et, disons-le, arriérées, on n’ose pas afficher d’opinions politiques tranchées : tant que le « terroir » est sauf et que, bon an mal an, tout le monde accepte sa situation dans la petite communauté figée où tout le monde se connaît mais où tout le monde se préoccupe de lui-même. Les candidats tentent tous plus ou moins d’obtenir le soutien de telle ou telle fraction de la population : les commerçants, les « communautés » ethniques (dont les représentants les plus opportunistes et réactionnaires se prêtent volontiers au jeu du « donnant-donnant »), etc.

Face à cette passivité et cet opportunisme, la Gauche doit être éminemment politique : porter une ligne d’affrontement avec le clientélisme, l’apathie politique et la fausse culture du « terroir ». Comment prétendre changer la société et, sur le terrain, tout faire pour la maintenir en tâchant d’apparaître comme le meilleur gestionnaire ?

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