Les municipales à Aurillac : face aux deux droites, une union de la Gauche… un peu large…
A Aurillac, le maire sortant, Pierre Mathonier se représente, à la tête d’une liste baptisée « Unis pour Aurillac » rassemblant le PS, le PCF, EELV, le PRG, Gs… et le MoDem qui, curieusement, a fait le choix de ne pas soutenir son allié pourtant plus naturel qu’est la liste de Catherine Amalric, du MRSL et soutenue par LREM. Si le parti de François Bayrou fait figure d’intrus dans cette liste, c’est aussi une conséquence du positionnement de M. Mathonier. Alors qu’il est parvenu à rassembler sur son nom l’ensemble de la gauche, le voilà qui déclare rester « ouvert au centre-droit et au centre-gauche ». Cette logique en dit long sur son ancrage réel à Gauche. Ce positionnement donne une image opportuniste au possible : comment rassembler des partis qui sont dans l’opposition et le principal allié d’Emmanuel Macron ? C’est donner l’impression que la politique, c’est au niveau national alors qu’au niveau local, le maire serait plus détaché des clivages traditionnels, comme un notable « au-dessus du lot ». La Gauche existe comme expression politique d’une volonté de changer les choses, pas comme force de compromis, ou même carrément de stagnation.
On reconnaîtra dans le « Faire de la politique autrement dans un esprit constructif d’ouverture » de la candidate MRSL-LREM le côté « nouveau monde », libéral-inclusif, creux et démagogique. Mme Amalric revendique le « pragmatisme » (en clair : l’opportunisme la compromission de l’intérêt général au nom des intérêts particuliers) et la dimension « transpartisane » de sa démarche (ce qui s’appelle « bouffer à tous les râteliers »).
Face à ces deux listes, la droite, représentée par Jean-Antoine Moins, déjà candidat en 2014, se veut « sans étiquette » et avance sous le slogan « Mon parti, c’est Aurillac ». Exprimant une position agressive face au maire sortant, cette liste « sans étiquette » espère pouvoir fédérer tous les mécontents, en atténuant son image de droite. Il ne s’agit pas moins que de « relever la ville », à entendre la tête de liste, face au dépeuplement lié au fait que le maire sortant serait un élu coupé du « terrain ».
Cette situation devrait appeler la liste de Gauche à s’affirmer clairement comme telle, avec un projet ambitieux. Donner l’impression de faire dans le « ni droite, ni gauche », c’est semer la confusion et prêter le flanc aux attaques de la droite. L’opportunisme électoral est le meilleur allié de la droite et le fossoyeur le plus efficace de la Gauche.