Le « problème » des loups en Auvergne

Suite à la publication des chiffres sur les attaques des loups dans les troupeaux d’éleveurs (principalement d’ovins), des mesures vont être prises pour s’occuper du « problème ».

L’éradication des loups en France dans les années 30 a été un désastre culturel, écologique et moral. Les éleveurs sont aujourd’hui, face à sa réintroduction, paniqués à l’idée que les attaques sur leur bétail rendent leur vie plus compliquée. Ainsi, le gouvernement cherche à savoir combien de loups peuvent être tués, en pourcentage, pour ne pas trop passer en dessous des 500 spécimens constituant le seuil minimum de viabilité pour la survie de l’espèce. On est là dans une logique froide, sans aucune considération pour la place à la fois des loups, mais également des animaux d’élevage, dans la Biosphère terrestre.

Cette nouvelle est d’une tristesse absolue pour qui est à Gauche. Ce prédateur, qui faisait autrefois partie intégrante de la Biosphère, y occupant un rôle par ailleurs important pour l’environnement, est relégué par l’Etat et les organismes de chasse comme un mal à combattre, mais sans pour autant le faire disparaître totalement (quoiqu’ils s’en accommoderaient) par pseudo-conscience écologique. Et il est pourtant encore une fois question de les « réguler »… Les tuer, donc… Les réguler pourquoi ? Parce-qu’ils chassent les animaux d’élevage.

La question de l’élevage s’impose alors d’elle même. Nous vivons dans une société capitaliste : dès lors, la consommation de produits animaux (de viande notamment) par les hommes, aujourd’hui totalement dispensable, persiste car elle est une source de profit capitaliste. En clair, il s’agit d’utiliser les animaux afin d’en tirer une plus-value maximum : la viande, les organes, la peau, la fourrure/laine… même les os que l’on peut retrouver dans des friandises vendues aux enfants ! Tout est utilisé pour générer du capital, au détriment de toute notion de morale, d’éthique, de santé publique… La Nature a mis des millions d’années à produire de tels êtres. Il y a là une véritable dignité du vivant que l’homme devrait respecter. Mais les capitalistes et petits capitalistes n’ont que faire de la dignité, car ils sont trop occupés à manipuler la Nature et à découper sa production pour générer du capital.

Dans cet exercice contre-nature, les loups – qui pourtant ont autant leur place dans la biosphère que n’importe-quel animal – sont vus comme des empêcheurs de faire du business en rond. A ceux qui défendent les loups, les petits capitalistes rétorquent « Vous ne devez pas beaucoup aimer les moutons, alors ! »… Quel raisonnement atroce. Comme si eux aimaient leurs animaux… Eux qui les élèvent dans le seul et unique but de les dépecer à une fraction de leur espérance de vie, d’en vendre les cadavres dans un irrespect total de la Vie, eux qui les stérilisent sans anesthésie pour plus de rentabilité, eux qui les sélectionnent pour qu’ils produisent le plus de laine possible, rendant la tonte obligatoire alors même que c’est souvent un épisode traumatisant voir fatal pour ces pauvres animaux dont le coeur lâche parfois à cause du stress induit par cette pratique… Eux qui n’aiment ni les moutons, ni les loups. Ni les animaux en général.

Comme si un loup chassant un mouton pour survivre était comparable à un homme mangeant un animal élevé pour n’être qu’un produit de consommation dont la société n’a pourtant absolument pas besoin… Tout cela n’est que paresse culturelle et caprice qui se meut en peur d’avoir à remettre en question son mode de vie, et le mode de production qui le régit.

Il n’y a que 500 loups environ en France… Les randonneurs qui en croisent n’en croient pas leurs yeux et les prennent en photo. Cela en dit long. Et pourtant, il faudrait en diminuer le nombre ? Absurde. Le problème ne vient pas des loups, mais plutôt l’élevage qu’il s’agirait d’arrêter de préserver.

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