Le coronavirus en Auvergne : mise à nu des comportements propres à une société capitaliste.
Emmanuel Macron a annoncé de nouvelles mesures pour lutter contre la propagation de plus en plus alarmante du COVID-19. En Auvergne comme partout en France, et dans toutes les nations développées touchées par la crise sanitaire, c’est aussi l’occasion d’être les témoins des comportements qu’engendre une société désorganisée, où l’individualisme et le chacun pour soi priment sur toute autre forme de valeurs morales et collectives.
Ainsi, dans toute l’Auvergne, on a pu observer des rassemblements de personnes constituant de véritables foules propices à la transmission du virus, à l’entrée des grandes surfaces et magasins d’alimentation.
Le confinement prévu par l’Etat ne prévoit pourtant pas d’interdire de faire ses courses. Mais ici, dans une ambiance ultra-libérale, tout le monde est sorti en même temps, au même moment, pour « piller » les rayons de denrées qui se conservent et se cuisinent facilement. D’autres produits, comme le papier toilette, les solutions hydroalcooliques ou les barres de savon sont aussi massivement achetées, parfois en énorme quantité pour un seul individu.
C’est là qu’est le problème… Chacun se concentre sur sa propre sécurité et son propre confort. Mais lorsqu’il s’agit d’un virus, sa propre sécurité n’a pas de sens. Ceux qui font face aux rayons vides devront se contenter de croiser les doigts pour éviter de tomber malades, et espérer que les stocks seront vite refaits, et ceux qui saisissent les enjeux collectifs de la situation se trouvent désemparés par ces comportements. Car l’important, c’est bien la sécurité collective : on se protège surtout pour protéger les autres ! Il est donc normal de laisser les autres en capacité de se protéger aussi. Mais dans une société ultra-libérale, qui pousse au chacun pour soi, de tels comportements sont malheureusement inévitables.
Les choses sauraient pourtant être très différentes. Une Gauche qui se respecte respecte aussi les animaux. Cela signifie que dans une société au sein de laquelle la question animale a été résolue, notamment par le véganisme qui permettrait de mettre fin à la chasse et l’élevage, la pandémie n’aurait jamais eu lieu d’exister, le virus ayant été à l’origine transmis par la consommation d’un animal sauvage. Mais même en dehors de cela, pour peu que la société eut été socialiste, donc organisée, en opposition au capitalisme dans lequel il est de première importance que chacun fasse ce qui lui plaît quand ça lui plaît, cette crise sanitaire aurait été prise au sérieux dès les premiers signes. Les usines auraient cessé de tourner, sans craindre un effondrement du marché, puisque la production aurait eu comme finalité de servir la vie du peuple, et non de générer du profit pour des acteurs privés. Le capitalisme et son besoin de faire circuler des marchandises et des touristes en flux tendu à travers le monde a également joué le rôle d’un puissant accélérateur de transmission virale.
Il doit être une chose claire pour les Auvergnats aujourd’hui : d’abord, rien ne sert de se masser devant les magasins. Le confinement prévoit des sorties autorisées pour faire ses courses. Ensuite, il faudra, comme partout ailleurs, qu’ils parviennent à tirer les leçons de cette crise sanitaire, et qu’ils réfléchissent à une autre manière d’envisager leurs rapports à autrui, à la société, et à la nécessité de dépasser le capitalisme responsable de ce chaos. Mais sans Gauche issue des traditions ouvrières, pour montrer la voie, s’emparer de la politique dans un pays dépolitisé, cela ne dépassera pas le cadre du capitalisme.