Entretien avec Corinne Acheriaux sur l’hôpital public

Alors que le personnel hospitalier proteste assez largement contre ses conditions de travail et contre l’état de notre système de santé, nous avons interrogé Corinne Acheriaux, infirmière et militante de Gauche, au sein de Génération-s.

Si son témoignage concernant l’hôpital est très instructif et reflète le caractère dramatique de la situation, ainsi que le besoin de collectif, de solution politique coupée du capitalisme, nous tenons à préciser – nos lecteurs habituels le savent – que nous ne partageons pas pour autant la ligne de Génération-s ni, par conséquent, certaines positions de Mme Acheriaux, elle-même parfaitement avertie de ce fait. Nous ne partageons pas, par exemple, toutes ses remarques sur le socialisme, la défense du Revenu universel, ou plus simplement l’enthousiasme concernant la possibilité que les revendications aboutissent, dans le cadre d’un Etat capitaliste en crise, crispé et décadent, ainsi que d’une Gauche encore pratiquement inexistante.

Merci d’avoir accepté de répondre à nos questions. Avant tout, comment avez-vous vécu personnellement et professionnellement cette épidémie ?

Cette expérience est multiforme .. Je ressens des émotions diverses ; d’abord une très grande fierté devant l’exploit qu’ont été capables de produire les professionnels de santé, partout en France, les soignants bien sûr, mais aussi tous les supports administratifs, techniques et organisationnels. Evidemment, aujourd’hui on sait que le nombre d’hôpitaux complètement débordés ne concerne pas tout le territoire. Ce que les gens ignorent c’est la logistique énorme mobilisée en amont du « tsunami » attendu, et qui pour le coup a répondu aux injonctions ministérielles partout. Nous avons dû complètement transformer nos hôpitaux, partout et en quelques semaines, et cela a été une bascule énorme pour tous, dogmatique, organisationnelle, psychologique. Les gens mesurent mal cela parce que la communication médiatique ne l’a pas mis en exergue, mais cela crée pour moi une très grande fierté de ce que ma famille professionnelle peut produire alors même qu’elle était exsangue.

Je ressens aussi de la tristesse, de la colère  : j’ai passé des années au PS, puis lors de l’élection d’Emmanuel Macron, à alerter en vain sur l’état des hôpitaux et le fait que nous n’aurions pas les épaules en cas de coup très dur , d’ailleurs les propos irresponsables de Marisol Touraine sur Inter lundi matin ont réactivé toute mon indignation à son encontre … l’urgence à secourir les hôpitaux était une des convictions de Benoit Hamon dans son programme  ; ces 12 derniers mois les soignants ont enfin exprimé leurs immenses difficultés après être allés au bout de l’insupportable, après s’être tus longtemps, après avoir tout fait pour gérer leur propre épuisement physique et moral, mais il aura fallu cette pandémie et ce contexte de stress énorme pour qu’enfin on parle de nous. Il aura fallu une peur qui atteigne tout le monde, une peur qui n’épargne personne, pour qu’enfin on nous considère … ça me rend triste et amère en même temps que presque soulagée !

Enfin, je me sens mal … oui on a tous été capables d’exploits en terme de transformations de nos hôpitaux, mais à quel prix ! Combien de personnes âgées sont décédées dans les EHPAD dans une solitude insupportable ? Combien de patients ont été déprogrammés ou retardés dans leur prise en charge ? Combien de jeunes professionnels inexpérimentés ont dû apprendre dans un contexte sidérant de stress ? Au nom de quoi on classe l’urgence d’un patient qui souffre d’un cancer et qu’on va maintenir dans la programmation au bloc opératoire pendant qu’on reporte un autre patient atteint d’une hernie discale grave qui le paralyse et lui fait souffrir l’indicible depuis des mois dans la détresse et la dépendance ? Au nom de quoi on interdit à des familles de voir leurs proches dans un moment si fracturé de leur vie? Au nom de quoi on inflige aux patients, à leurs familles, et aux professionnels, une telle dégradation de la dignité et de l’offre de soins dans un pays dit « moderne » ? Quelle honte pour nous tous, je refuse de porter ça !

Quel regard portez-vous sur la gestion de la crise par le gouvernement ? Que pensez-vous des « cagnottes » et des médailles mis en avant par ce dernier ?

La gestion de cette épidémie n’était pas une question de savoir-faire, heureusement que nous savons faire, c’est notre mission et notre métier ! La question était de « nous donner les moyens de faire » et là, oui, nous avons été en position sacrificielle avec une gestion gouvernementale épouvantable. Les propos du président Macron choisis dans le registre guerrier ont eu un effet catastrophique : à ce moment-là, on n’avait pas de masques pour tous les professionnels. Nous sommes en guerre » a-t-il dit. Effet immédiat : nous, les soignants, sommes les victimes de guerre choisies par l’état puisqu’on nous envoie au front sans protection. Ça s’est payé par des vies, celles de médecins, d’urgentistes, de paramédicaux, et c’est insupportable.

Pas de masques pendant plusieurs semaines, puis donnés au compte-goutte. Des livraisons de matériel par lots de 10, 20 ou 50, d’une qualité qui allait du bon au catastrophique, avec zéro visibilité sur la date de la prochaine livraison, sur sa qualité, sur la durée … on a travaillé dans une précarité incroyable alors même que nous vivions une transformation de nos établissements considérable et que justement, on avait besoin de pouvoir s’appuyer sur nos structures. On a géré … toujours et dans une incertitude permanente, mais on a géré, avec les dons formidables qu’on a reçus d’un peu partout et qui créaient des petites respirations de solidarité. L’état gérait toutes les dotations institutionnelles et nous avons manqué, et manquons toujours, d’équipements de protections, de médicaments, de matériel, de produits désinfectants, de produits hydro-alcooliques alors même qu’on doit mettre en place le retour à l’activité. Par exemple on en est arrivés à retraiter des surblouses usage unique tellement on était démunis, avec les validations microbiologiques de laboratoire et des sociétés savantes pour être sûrs de mettre tout le monde en sécurité. La France découvre les surblouses mais elles ne sont pas nées avec le Covid… on en a besoin pour tous les soins aux patients porteurs de dispositifs vasculaires profonds, à cause du risque infectieux majeur, et ces patients-là n’ont pas disparu avec le Covid ! Pareil pour les masques ! Et aujourd’hui il y a pénurie nationale de médicaments d’anesthésie, c’est quand même inouï !

Alors bien sûr la demande internationale de matériel n’est pas imputable au gouvernement : en revanche, l’absence de transparence et les contradictions permanentes sont bien un choix politique opéré par nos dirigeants, comment ont-ils pu croire que cela n’aurait pas d’effet boomerang ? Quant aux médailles … je ne peux pas m’exprimer pour tout le monde, il y aura peut-être des professionnels qui seront contents de la recevoir, ce n’est pas mon cas. Ça ne m’apporte rien, ça ne m’enlève rien, c’est juste une gratification qui ne pansera pas ma blessure professionnelle et surtout ne me rendra pas amnésique. On peut noter tout de même que les femmes ont été très représentatives des métiers « sauveurs de vie » , parmi les paramédicaux forcément mais surtout dans l’entretien et la désinfection des locaux : ce n’est pas une médaille qui changera le fait qu’elles sont très insuffisamment rémunérées.

Pour conclure, politiquement, j’aurais infiniment préféré qu’on nous dise la vérité… savoir qu’on a été professionnellement dupés dans un tel moment a quelque chose d’inconcevable, quelque chose qui pulvérise ce qui devrait être protégé, à savoir les ultimes remparts de l’éthique. L’éthique a une dimension sacrée … qui n’a pas suffi. J’en suis profondément désolée.

Au-delà du seul gouvernement, comment voyez-vous l’état de l’Etat français, en particulier en ce qui concerne son système de santé ?

On a un formidable système de santé en France, avec des professionnels qui ne sont là par hasard mais ont choisi cette mission de soigner, de porter secours, de participer au système de soins tous métiers confondus, et surtout avec l’existence de la Sécurité Sociale. L’exercice présidentiel d’Emmanuel Macron a montré que ce qui semblait irrémédiablement acquis ne l’était pas et tout cela est en très grand danger dans les mesures assassines de la dernière LFSS qui ampute la Sécu de moyens vitaux : la gestion hospitalière n’en peut plus, la réforme des retraites amoindrit la santé des français, les transferts de charges et les compensations de baisses d’impôts promises lors des manifestations de Gilets Jaunes étranglent les capacités de la Sécu, … la vieille ficelle est connue ! On alourdit les missions pour réduire le déficit lié aux choix politiques de l’Etat, ensuite on alerte sur l’urgence vitale et enfin on s’en prend aux solidarités … il est urgent, très urgent que les citoyens le réalisent parce que ça n’épargnera personne et que si on se mobilise on peut non seulement faire machine arrière mais sauver notre socle de solidarités et d’assurance santé dans toutes ses dimensions, de la naissance à la mort et de façon inconditionnelle !

Dans « santé publique » il y a « publique » : elle n’appartient pas de façon confiscatoire aux bureaux confinés des décideurs dociles des ARS : elle appartient aux professionnels , elle appartient aux citoyens, elle appartient aussi au pouvoir politique européen, national, territorial, local, en matière de loi de protection environnementale et de paniers de soins, elle appartient à la coresponsabilité qui fait que c’est bien le comportement de chacun qui a une incidence sur la santé de tous. Qu’est-ce qu’on veut ? Quel modèle de santé publique ? Quel projet, quelles garanties, quelles assurances, quels engagements ? Tout cela doit être mis sur la table avec tous les acteurs pour que cette crise, dont les effets sont non seulement inconnus mais possiblement à vivre de nouveau en cas de « 2e vague », n’ait pas produit que des catastrophes. La question de la santé publique est un projet sociétal complet qui doit rasseoir nos fondamentaux au lieu de les affaiblir, rendre à Croizet l’irremplaçable de ce que nous lui devons tous et rebâtir à partir de ça en retrouvant le sens citoyen.

Quelles sont les revendications principales du personnel hospitalier, d’un point de vue très concret ? Pensez-vous que les protestations actuelles ont la moindre chance d’aboutir, en l’état actuel des choses ?

Les personnels hospitaliers réclament des moyens humains, architecturaux, techniques, matériels. Ils réclament aussi le retour à une gouvernance partagée, participative et collégiale respectueuse de tous les champs d’acteurs, recentrée sur la mission de soin de proximité, sur la recherche, sur l’enseignement et non plus sur la productivité à tout prix. En somme, le bon sens qui n’aurait jamais dû disparaitre et dont nous étions nombreux à penser que sa confiscation conduirait au pire … nous avons hélas eu raison. Ils réclament aussi une revalorisation salariale qui n’est que légitime au vu du classement de la France dans la grille de ce que gagnent les paramédicaux, et qui rend l’attractivité vers nos métiers de plus en plus répulsive… on a des métiers durs, confrontés à la maladie, au dénuement, à la mort, dans des conditions de vie aux horaires infernaux et souvent fragilisants pour la vie de famille … si en plus on n’est pas suffisamment rétribués il reste quoi pour faire comprendre aux jeunes que ces métiers sont magnifiques ?

Mais j’insiste sur le fait que ce qu’ils réclament avant tout c’est la dignité de soigner humainement, efficacement et décemment. Il n’y a rien de pire pour un professionnel de santé que d’avoir choisi de soigner, d’avoir choisi le service public, le service à tous, et de se retrouver à ne plus pouvoir se regarder en face par sentiment d’avoir été maltraitant, moche, en-dessous de tout et empêché d’assurer sa mission à cause de choix politiques de théoriciens. Trop y ont laissé la vie par dépréciation d’eux-mêmes, ce n’est plus possible !

Bien sûr que ces revendications ont des chances d’aboutir ! Elles sont l’intelligence même ! On a vu pendant la crise COVID une collaboration formidable de tous les corps décideurs et on a retrouvé du sens dans une séquence ultra-sensible … la période que nous venons de traverser démontre en elle-même que lorsque les pouvoirs sont redistribués avec une feuille de route collégiale et néanmoins commune en lien avec la gravité de la séquence, ça fonctionne. Ça fonctionne même tellement bien que ça ne dure pas … parce que lorsque les contre-pouvoirs s’organisent, l’emprise des décideurs ministériels se fragilise mécaniquement. La présentation de la stratégie nationale de santé présentée par le 1er ministre à 2 reprises en 2018 et 2019, et non par la ministre de la santé,  a démontré à quel  point la question était éminemment politique : face à ce constat, lorsque les orientations ministérielles sont perçues comme non compatibles avec le bon fonctionnement de la mission de ‘l’hôpital public, seule une gouvernance équitable et d’intelligence collective peut peser suffisamment et créer la cohésion nécessaire, alors ce n’est pas le moment de lâcher !

Il y a quelques mois, de nombreux médecins adressaient à Agnès Buzyn une lettre où ils menaçaient de démissionner. On y trouvait – nous en avions parlé à l’époque – la demande d’une « révision complète du système » afin de sortir la santé de toute gestion capitaliste. Aujourd’hui, alors qu’un mouvement de protestation d’esprit assez syndical et demandant à l’Etat de régler le problème, comment la Gauche doit-elle se positionner pour offrir une réponse politique ?

S’il y a une question qui doit faire consensus c’est bien celle de la santé publique et ce à tous les échelons territoriaux, d’ailleurs le collectif unitaire de gauche écologiste de soutien à la santé publique que j’ai piloté sur 2019 et début 2020 en a fait la preuve à l’échelle départementale. . Il n’est pas concevable au vu des enjeux de subir encore des dissensions, des divisions et au final des suicides politiques qui produisent l’inacceptable. On parle de vies, là. Ça s’est déjà payé tellement cher ! Chaque échelon a son domaine de compétence sur toutes les dimensions : préventive, éducative, thérapeutique, palliative, à tout âge, mais aussi humaine, environnementale, animale, climatique… on est ici devant un vrai pari : refonder un vrai système de santé publique qui enterre définitivement le financement à l’acte et la logique productiviste, qui allie et responsabilise tous les acteurs du public et du privé, dans une cogestion intelligente, un contrôle du marché du médicament, une autonomie de la recherche. Tout ça on doit le faire ensemble parce que c’est l’essence même de la gauche écologiste, universaliste, humaniste, égalitaire, émancipatrice, vecteur de justice sociale et d’effacement des inégalités, garante des droits à la santé dans toutes ses composantes et sans jugement.

La gauche écologiste doit être ferme sur ces bases non négociables : la crédibilité qu’elle sollicite aux citoyens après des années douloureuses impose qu’elle fasse preuve de maturité dans sa volonté de gouverner et cette thématique est un socle solide pour le prouver.

Vous êtes vous-même militante à Génération-s. A ce titre vous avez contribué à l’élaboration d’un document présentant le point de vue de votre parti sur la question du système de santé. Vous y affirmez le caractère collectif de la santé, comme base pour un rassemblement de la « gauche sociale et écologiste ». Vous proposez des pistes sans toutefois présenter un programme stricto sensu : est-ce par volonté de rassembler ? Pouvez-vous, plus largement, nous parler de ce texte ?

On ne peut pas prétendre rassembler et imposer d’emblée des logiques programmatiques verrouillées. Nous allons travailler ensemble avec tous les partenaires de la gauche écologiste qui le souhaitent et fabriquer ensemble un socle cohérent … il serait stérile d’arriver avec un prêt-à-signer tout fait ! L’actualité est utile en ce que Le Segur de la Santé qui a commencé hier repose sur 4 piliers :

  1. revalorisation des carrières et développement des compétences et des parcours professionnels,
  2. plan d’investissement et réforme des modèles de financement,
  3. mise en place d’un système plus souple, plus simple, plus en proximité, en revalorisant le collectif, le sens de l’équipe et l’initiative des professionnels,
  4. mise en place d’une organisation du système de santé fondée sur le territoire et intégrant hôpital, médecine de ville et médicosocial.

Ces 4 piliers permettent à la gauche écologiste d’exprimer ses attentes : par exemple, la petite musique des 35 heures est apparue très vite. …ce n’est pas du tout le sujet et aller sur ce terrain c’est encore une fois jeter des artifices pour dévier de l’essentiel .Le mot de « souplesse » rappelle cruellement les lois Macron 1 et 2 et font naitre un sentiment de méfiance d’emblée. Il va falloir rester très attentifs et penser dans ce débat de façon non négociable mais surtout très égalitaire aux côtés de syndicats et des mouvements citoyens. C’est la raison pour laquelle un mouvement est déjà prévu le 16 juin : il sera au pire de refus, à minima de vigilance.

En revanche, oui à la réflexion territoriale de l’offre de soins mais avec un panier de services publics garantis à tout citoyen, à une distance de son domicile qui représente la sécurité ! La fermeture des petites maternités sans alternative en est un exemple criant de logique comptable, celle qui accepte et légitimise une part de « casse » dans le risque probabiliste de survenue d’accidents. C’est insupportable. A Toul, l’hôpital vient de recevoir sa feuille de route en terme d’économies et de restructurations alors qu’on sait tous à quel point le Grand-Est a été impacté par l’épidémie de Coronavirus. Après celle de de Nancy, ce genre d’annonce ne peut pas ouvrir au blanc-seing de la confiance !

.En 2017, Benoît Hamon disait quitter le PS mais pas le socialisme. Alors que le mot semble aujourd’hui avoir été oublié partout, y compris à Génération-s, où l’on sent davantage la patte rocardienne que l’esprit du mouvement ouvrier, l’affirmation que vous faites aujourd’hui de la dimension collective de la santé et son incompatibilité avec le capitalisme ne justifie-t-elle pas une réaffirmation du socialisme, comme nouvelle société dépassant le capitalisme et instaurant un nouvel ordre collectif, universaliste ?

Le socialisme c’est beau, c’est une philosophie, c’est Jaurès, c’est Carmaux, c’est un projet social et sociétal qui doit retrouver son ambition en terme d’élévation spirituelle, c’est une dimension suprême et profondément humaniste. Ce n’est pas parce que son sens initial a été abimé par des dirigeants amnésiques du PS que c’en est moins vrai. Il faudra du temps bien sûr mais je reste convaincue que, dans la conscience collective des citoyens français, il y a des valeurs inaliénables et cette épidémie nous l’a tous rappelé : la start-up nation soumise au capitalisme, celle qui produit tant d’inégalités et fracasse la masse pour le triomphe de quelques-uns, n’est pas celle qui a applaudi les soignants toutes ces semaines chaque soir à 20h.

Celle qui a inventé de nouveaux schémas de vie ensemble dans ses balcons, dans ses quartiers, celle qui a su utiliser la technologie moderne pour produire le lien dont elle était privée, celle qui a compris l’interdépendance qui est la nôtre et admis ce que l’infiniment petit, ce virus, nous impose à tous d’enseignement … celle-ci saura retrouver le chemin de la liberté responsable autant que celle de la défense des valeurs citoyennes et du vivre ensemble. La fracture sociale, économique, scolaire, sanitaire que nous subissons collectivement nous oblige à considérer les choses collectivement si nous affirmons le « plus jamais ça ».

En revanche, il doit se réinventer autour de la question écologique, tellement cruciale et tellement incontournable, mais surtout complètement interactive. Il n’y a pas de plus grande fraternité que celle de l’écologie, puisque porter atteinte à la planète unique dont nous disposons,c’est détruire le climat et mettre en danger nos santés à tous. Nous sommes tous, sans exception, co-responsables de la santé de tous dans nos comportements individuels et il y a là quelque chose de fondamental à comprendre parce que c’est la formalisation de ce qui fait toute notre vie en société. C’est à la fois tellement fort et tellement rassurant, personne ne nous pardonnera de ne pas en comprendre l’essence pour être, dorénavant, exemplaires et répondre à la triple exigence, démocratique, écologique, sociale..

Le Revenu Universel que nous avons porté et continuons de le faire aurait sans nul doute évité ces drames humains .. il est plus que jamais d’actualité et permet en lui-même de dépasser le capitalisme en instaurant l’égalité de traitement au simple titre d’être né. Il est au cœur de nos discussions avec la gauche écologiste et c’est une belle route qui s’ouvre … à nous de l’emprunter ensemble.

Mme Acheriaux a tenu à nous apporter les précisions suivantes, ajoutées après :

Le Ségur concerte jusqu’à la fin du mois de juin mais à choisi d’emblée une chargée de pilotage qui ne peut qu’ouvrir à la méfiance et ne pratique pas l’équité entre les partenaires dans cette concertation… cette séquence ne s’ouvre pas dans la tranquillité pour ceux qui pourtant il y a peu méritaient une médaille et un « investissement massif » selon le président , et a qui le président déclarait en février dernier « vous ne me connaissez pas , je suis pour l’action, vous allez voir » lors d’un entretien avec le Dr Salachas qui employait ces mots : « nous sommes à bout ». À quel moment l’hôpital est-il dans un état assez grave pour que TOUS ses acteurs soient considérés comme légitimes dans une CONCERTATION ? La concertation vient du latin « con » ( avec ) . Mais cette concertation se fait « sans » des voix pourtant incontournables : les paramédicaux par exemple qui ne sont pas présents dans diverses commissions et l’ordre infirmier initialement oublié , l’absence de pluralité des représentations syndicales voire leur exclusion , ou encore la négligence portée au secteur libéral de soins pourtant indispensable à l’heure des DMS courtes . Nous aurions tous souhaité avoir la conviction d’être enfin entendus pour , ENFIN, nous reposer … mais le Ségur ne nous laisse pas d’autre choix qu’une très grande vigilance. Nous resterons donc attentifs au déroulé et aux conclusions , en maintenant nos revendications parce qu’elles sont le bon sens même . Si nous en étions convaincus déjà depuis une année , la récente période pandémique qui a mis le monde en suspension n’a rien fait d’autre que le démontrer .

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