Découverte de menhirs vieux de milliers d’années en Auvergne
La découverte d’une trentaine de menhirs à Veyre-Monton est d’une importance culturelle cruciale. Premièrement, parce-que c’est une découverte d’ampleur jamais égalée dans la région, et deuxièmement car c’est une merveilleuse occasion d’en apprendre plus sur le passé des Hommes.
Ces menhirs ont été déterrés lors de fouilles préventives précédant un élargissement d’autoroute. Si cette maladie consistant à toujours plus favoriser les transports routiers individuels aux transports en commun est sans aucun doute hautement critiquable, les fouilles préventives sont malgré tout une mesure pleine de bon sens, faute de faire des fouilles spécifiquement par intérêt scientifique, et cette mise à nu d’un tel trésor historique est réjouissante au plus haut point.
Cette trentaine de menhirs était accompagnée d’une tombe, dans laquelle se trouvait un squelette auparavant enfermé dans une caisse de bois depuis décomposée, mais également d’un bas relief de femme aux seins nus. Cela semble donc indiquer, et notamment lorsque l’on considère la fourchette d’époque datée quelque part entre -4000 et -800 avant JC, qu’il s’agissait là de peuples très anciens pré-celtiques, ou bien de Celtes si l’époque se rapproche plus des -800, et probablement de culture matriarcale. La suite des fouilles en dira probablement plus !
Toujours est-il que dans une France souvent méprisante à l’égard du passé lointain, ce genre de découverte a un potentiel fort de briser certains clichés dégradants. Même lorsque l’on évoque le Moyen-age, beaucoup de gens ont encore en tête des idées réductrices de ce qu’était la vie et ce qu’étaient les gens à l’époque : sales, idiots, malformés… Un peu ce que l’on peut d’ailleurs retrouver dans les films « Les Visiteurs », produits d’une société qui tourne en dérision cette époque par pure ignorance. Ainsi, les peuples très anciens, fonctionnant autour du communisme primitif et du matriarcat, sont souvent eux aussi victimes d’une grande quantité de fausses idées les concernant. Vus comme des barbares, arriérés, sauvages, potentiellement agressifs… Ont sent un véritable besoin de relever le niveau ! De faire de la curiosité et du rejet de la facilité du cliché une véritable priorité !
Il est assez décevant qu’une telle découverte ait eu lieu sur le triste théâtre de l’élargissement d’une autoroute, car cela participe à l’effacement de cette actualité dans les masses, comme si les restes de civilisations anciennes passaient, finalement tant au sens propre qu’au figuré, sous le bitume pour nos voitures.