Communiqué n°17 – Législatives en Auvergne

Les élections législatives auront lieu dimanche prochain et, à Gauche, la situation est hautement pathétique. Pour faire court, elle se divise ainsi :

  • L’extrême-gauche trotskiste électorale : l’Union communiste [trotskiste] (ou Lutte ouvrière), les lambertistes « canal historique » du Parti ouvrier indépendant démocratique qui, ayant interpelé le PCF, le PS et la FI, se lance seul (les frères ennemis du POI, eux, soutiennent Mélenchon) et le Nouveau parti anticapitaliste qui est bien allé geindre auprès de la France insoumise mais qui partira finalement seul (tout en soutenant certains insoumis).
  • La « NUPES » : bricolage électoraliste entre la FI ultra-populiste, le PS en déroute d’Olivier Faure, les post-modernes d’EELV et le PCF de Fabien Roussel qui, tout en traînant un peu les pieds, entant ainsi sauver ses députés sortants.
  • La Fédération de la Gauche Républicaine : une coalition qu’on pourrait qualifier de « jaurèssienne floue », entre la Gauche Républicaine et Socialiste de Marie-Noëlle Lienneman et Emmanuel Maurel, issus de l’aile gauche du PS, le Mouvement Républicain et Citoyen de Jean-Luc Laurent, l’Engagement d’Arnaud Montebourg, les Radicaux de Gauche de Valérie Rabault et quelques associations plus mineures et gravitant autour de cette sphère.
  • Le centre-gauche anti-NUPES, mené entre autres par Carole Delga, composé de socialistes en rupture de ban, du Parti radical de gauche de Guillaume Lacroix (le pourri Baylet étant plus ou moins en retraite).

Pour les premiers, il s’agit de candidatures de témoignage, qui affirment la ligne de leur organisation mais ne visent pas la victoire. Pour les seconds, c’est finalement l’inverse puisque la démarche est électoraliste et que les identités politiques s’effacent. Pour les troisièmes, il s’agit de réaffirmer une gauche rationnelle et réformiste. Enfin, les derniers formulent une variante laïque et vaguement plus sociale du macronisme.

Il faut bien entendu regarder au cas par cas. Ainsi, lorsque les candidats de gauche sont détestables ou peu engageants, l’extrême-gauche peut-être un moyen d’exprimer un vote « ouvrier » même si on sait que c’est perdu d’avance et que c’est une ligne sans réelle issue. Lorsque le candidat présenté par la NUPES est un socialiste sincèrement à gauche ou un membre du PCF, il est possible d’y voir un vote utile de gauche de qualité. Quand le candidat de la FGR est un « jauressien de gauche », comme Mme Lienemann et pas un chauvin montebourgeois qui défend le bon capitalisme tricolore et glorifie le patronat national, on a ainsi une candidature solide, avec du contenu, de la raison et qui laisse entrevoir la reconstruction d’un gauche socialiste de qualité dans le pays. En revanche, les semi-macronistes de la quatrième catégorie ne sauraient représenter une option valable.

Pour ce qui nous concerne, si nous ne donnons pas de réelle consigne de vote, c’est à peu près à cette ligne que nous nous tenons : FGR quand c’est possible, NUPES quand c’est souhaitable, LO quand c’est foutu.

Voici un aperçu des candidatures auvergnates de gauche, avec nos commentaires.

Allier

  • Circonscription n°1 : la candidature PCF/NUPES de Yannick Monnet semble allier une ligne de gauche satisfaisante et un « vote utile ». Celle de Jean Mallot, figure socialiste locale, n’est au fond intéressante que par son rejet de la NUPES électoraliste, mais on peine à y voir une réelle voie pour la gauche.
    Jean-Marc Collot, quant à lui, représentera LO.
  • Circonscription n°2 : ici, dans la mesure où la NUPES est représentée par une insoumise, il ne reste à nos yeux que deux candidatures à gauche. Celle de Bernard Lebel pour LO et celle de Bernard Pozzoli, PS-hors-NUPES, soutenu par la FGR (sans en être membre). Quant à Mme Laiguillon, elle représente le PRG est n’est donc d’aucun intérêt.
  • Circonscription n°3 : ici, on retrouve trois des quatre gauches que nous évoquions. Jean-François Rameau pour LO, Elsa Denferd pour le PS et la NUPES, et Isabelle Réchard pour le PRG. En 2017, il y avait quatre gauches : LO, PCF/EELV, FI, PRG (soutenu par le PS). LO est toujours là. Le PS a lâché le PRG pour la FI. Quant au PCF et aux Verts ils ont disparu… Après s’être, comme le PS, rangés derrière le PRG aux municipales à Vichy. Où est la cohérence ? Nulle part. Le tout donne une impression de tambouille électorale indigeste et anti-populaire. Les alliances se font et se défont entre électoralistes, centristes, populistes, sans qu’une Gauche solide ne se reconstruise.

Cantal

  • Dans les deux circonscriptions du Cantal, on a le choix entre une NUPES représentée par la FI (Michel Maciazek pour la 1ère et Mélody Morille pour la 2nde) et LO (Rémy Dauvillier pour la 1ère, Mona Cheiki pour la 2nde). Nous pencherions plutôt pour LO, quoique sans grand enthousiasme.

Haute-Loire

  • Circonscription n°1 : Electre Dracos, pour LO, ou Celline Gacon, pour EELV/NUPES
  • Dans la 2nde circonscription, on ne peut décemment voter que pour Antoine Brebion, de LO, ou Philippe Cochet, qui ne se veut certes pas de gauche mais qui est un écologiste sincère.
  • La NUPES est représentée par Azelma Sigaux, une populiste pro-gilet-jaune issue de la de la mouvance dieudonniste et qui considère que se déguiser en déporté pour faire applaudir Faurisson au meeting d’un ami de Jean-Marie Le Pen, ce n’est pas antisémite. Nous qui nous sommes constitués en collectif pour lutter contre cette peste brune ne souhaitons que sa défaite la plus cuisante. Nous n’oublierons pas le soutien du PS, de Gs, d’EELV et du PCF à cette candidature. Ils devront payer.

Puy-de-Dôme

  • Circonscription n°1 : ici, le choix se fait entre Laurent Hecquet pour FGR, Dominique Leclair pour LO. Pour le reste, on trouve Marianne Maximi pour la FI/NUPES, Patrice Faucheux pour le POID et Chrif Bouzid en candidat de centre-gauche mal défini.
  • Circonscription n°2 : ici, la gauche est représentée par Christine Pirès-Beaune pour le PS et la NUPES, ainsi que par Franck Truchon pour LO.
  • Circonscription n°3 : le choix se fait entre la FGR, avec Richard Bony, tandis que la NUPES est représentée par Nicolas Bonnet (EELV), LO par Marie Savre et le PRG par Florence Lhermet.
  • Circonscription n°4 : la NUPES était portée par l’insoumise Valérie Goléo, la seule autre option à gauche, c’est François Marotte pour LO.
  • Circonscription n°5 : l’indétrônable André Chassaigne représentera le PCF et la NUPES (tout en marquant ses différences avec Mélenchon), tandis que LO présente Gabrielle Capron.