« Putain, même Dédé ! »

Si on ne vit la politique que par les élections et les fantasmes électoralistes, la gueule de bois est légitime après ce premier tour des législatives. Le Rassemblement national populaire écrase tout, l’Affront populiste est à la traîne, et la majorité minoritaire d’Emmanuel Macron est en déroute.

En Auvergne, le tableau n’est pas réjouissant :

  • Dans l’Allier :
    • A Moulins, Yannick Monnet est en ballotage défavorable face au RN et le second tour s’annonce serré. Il a tout notre soutien.
    • A Montluçon, le RN sortant est en tête, et affrontera LFI et LR dans une triangulaire. Bien qu’en seconde position, LFI devrait se retirer si l’objectif est réellement de faire obstacle au RN. On sait bien que ce n’est pas le cas.
    • A Vichy, circonscription de droite, la socialiste Aline Jeudi s’est retirée. Le LR sortant affrontera le RN au second tour et devrait l’emporter sans trop de surprise.
  • Dans le Cantal :
    • A Aurillac, la socialiste Valérie Rueda se désiste et laissera Vincent Descœur, ex-LR (il a quitté le parti suite à l’alliance Ciotti-Bardella), affronter le RN.
    • A Saint-Flour, Jean-Yves Bony (lui aussi en retrait de LR pour les mêmes raisons que son camarade cantalou) affrontera le RN. LFI est éliminée.
  • En Haute-Loire :
    • Du côté du Puy, la verte Celline Gacon se désiste sans donner de consigne de vote, laissant Laurent Wauquiez affronter le RN.
    • Du côté de Saint-Flour, le socialiste André Chapaveire se désiste pour faire barrage au RN, laissant le LR Jean-Pierre Vigier affronter la candidate lepéniste.
  • Dans le Puy-de-Dôme :
    • LFI devrait l’emporter à nouveau à Clermont-Ferrand, face au RN et à Horizons. Il va sans dire que nous nous abstiendrons de la soutenir.
    • A Riom, la socialiste Christine Pirès-Beaune affrontera le RN dans un duel qui s’annonce tendu. Elle a notre soutien.
    • A Royat, une triangulaire s’annonce entre l’EELV Nicolas Bonnet, l’ex-EELV macroniste Vichnievsky (qui devrait avoir le soutien de LR) et le RN.
    • A Issoire, LFI se retire et laisse la sortante macroniste affonter le RN
    • A Thiers-Ambert, c’est le coup de tonnerre: « Putain, même Dédé », a-t-on pu lire ! André Chassaigne est talonné par le RN qu’il affrontera au second tour. Il a plus que jamais notre soutien.

La vague RN n’est plus un « vote contestataire », mais a maintenant une profondeur certaine. Elle exprime cette rancœur apathique de larges couches du pays, qui n’assument pas une rébellion productive contre la société. Comment le pourraient-elles, d’ailleurs ? La « gauche », dont ce serait le rôle de guider et organiser un tel mouvement, se concentre sur la petite-bourgeoisie urbaine, avec des appels clientélistes, un peu d’homophobie façon Chikirou et Abomangoli (à peine masquée par un discours LGBTQI+ qui de toute manière est d’autant plus homophobes qu’il piège les homosexuels dans un communautarisme ridicule mêlé de promotion de thérapies de conversion transactivistes) et d’antisémitisme pour se donner des airs. Son horizon indépassable, c’est le post-modernisme bourgeois emballé dans un populisme démagogique.

Dès qu’un représentant du NFP s’exprime, cent personnes décident de ne plus jamais voter à Gauche. Les pires fascistes de la France insoumise ont été réélus. Delogu avec ses montages négationnistes, Chikirou la sarkozyste mafieuse qui attaquait les « tafioles de merde », Abomangoli qui intimait l’ordre à Sandrine Rousseau de se taire quand elle dénonçait l’homophobie à gauche, Martens Bilongo l’ami de l’extrême-droite islamiste et raciste turque, l’odieuse Panot incapable de dire que le Hamas est une organisation terroriste, Obono qui pleurait pour Dieudonné, défendait la fasciste Bouteldja et jugeait que le Hamas était une organisation de résistance, Caron le bobo-antisémite, sans parler de Coquerel-aux-mains-baladeuses, etc.

Nos nobles représentants de la « gauche » ont voulu s’engluer là-dedans, plutôt que faire un semblant d’autocritique et s’intéresser à la classe ouvrière sur laquelle ils crachent depuis des décennies, maintenant ? Tant pis pour eux. Les voir geindre et s’agiter en panique face au résultat de leurs trahisons successives ferait presque plaisir, si la victoire du RN n’était pas un sujet grave. Nous ne pardonnerons jamais à cette fausse gauche d’avoir permis aux héritiers de la collaboration et de l’Algérie française d’arriver au pouvoir.

Il faut plus que jamais continuer (ou reprendre) le combat pour construire une Gauche digne de ce nom. Les comptes doivent être réglés et la note va être salée.