Auguste Florian Loubet
https://maitron.fr/spip.php?article50701, notice LOUBET Auguste, Florian par René Gaudy, version mise en ligne le 11 juin 2009, dernière modification le 9 janvier 2012.
Né le 2 avril 1910 à Araules (Haute-Loire), mort le 15 décembre 1993 à Caen (Calvados) ; ouvrier chaudronnier ; secrétaire du syndicat CGTU, puis CGT du Gaz de Caen (1935-1945), secrétaire du syndicat CGT d’EDF-GDF du Calvados (1946-1967) ; conseiller municipal communiste de Fleury-sur-Orne (Calvados) (1945-1977).
Le père d’Auguste Loubet, à l’origine mineur, était hongreur (castreur de chevaux) ; lorsque sa femme, sans profession, mourut de la grippe espagnole en 1918, il abandonna leur fils Auguste au grand-père maternel, petit agriculteur d’Araules, près d’Yssingeaux (Haute-Loire). Auguste, d’abord élève à Saint-Chamond jusqu’à onze ans, reçut une éducation catholique et fut enfant de choeur. Il fit ensuite trois ans d’apprentissage chez un artisan chaudronnier à Saint-Julien-en-Jarez, près de Saint-Chamond (Loire) puis travailla dans cette même ville dans une entreprise de réparation de locomotives. Il s’engagea alors dans les Compagnons du tour de France, parcourant diverses régions avant d’entrer chez Montgolfier à Lyon (Rhône), entreprise qui construisait des gazomètres. Après son service militaire, il fut repris chez Montgolfier et arriva à Caen en 1932 pour la construction d’un gazomètre. Le travail terminé, il fut embauché aux chantiers navals de Blainville-sur-Orne (Calvados). Enfin, le 17 juillet 1934, il entra à l’usine à gaz de Caen comme chaudronnier.
Il avait épousé en 1933 Marguerite Deslandes (morte en 1976) dont il eut deux enfants, Jean-Louis (agent EDF-GDF à Caen) et Simone.
A. Loubet adhéra aux Jeunesses communistes et au PCF en 1928. Fin 1934-début 1935, il fut l’un des fondateurs du syndicat CGTU de l’Éclairage de Caen, qui couvrait à la fois le gaz (qui dépendait de la Compagnie européenne du gaz, avant de passer vers 1935 à la Lyonnaise des eaux et de l’éclairage), la Compagnie d’électricité de Caen et l’Union électrique de l’ouest. Ce syndicat fut représenté au VIIIe congrès confédéral CGTU en septembre 1935 et au au congrès fédéral d’unité en 1936.
À la suite de la grève du 30 novembre 1938, A. Loubet fut révoqué durant quatre-vingt deux jours ; il vécut grâce aux collectes organisées par le syndicat. Il était alors l’un des secrétaires de l’UD-CGT du Calvados et de l’UL de Caen. En 1939, mobilisé, il fut affecté d’abord au Havre, puis à la frontière belge (329e régiment d’infanterie), enfin à l’Arsenal de Cherbourg. Démobilisé, il reprit son travail à l’usine à gaz jusqu’à la fin de 1943 où, se sentant menacé, il gagna Paris. On lui donna le choix : entrer dans le groupe de Fabien ou rejoindre le maquis du mont Mouchet, en Haute-Loire. Il choisit sa région d’origine. Dans ce maquis, il s’occupa particulièrement des problèmes de ravitaillement. Lors du débarquement allié en Normandie, il regagna Caen. Il reprit contact avec le Parti communiste comme avec le syndicat et fut membre de la commission départementale de reconstruction.
Lorsque Marcel Paul devint, fin 1945, ministre de la Production industrielle, il appela A. Loubet, redevenu secrétaire du syndicat, à siéger dans la commission qui préparait le texte du statut national des électriciens et gaziers : il travailla particulièrement sur la question des avantages en nature. Lors du XVIe congrès de la Fédération CGT de l’Éclairage, en septembre 1946, A. Loubet fut élu au comité fédéral, dont il resta membre jusqu’en 1966 environ. Il fut secrétaire général permanent du syndicat CGT d’EDF-GDF durant la même période, secrétaire adjoint de l’UD-CGT du Calvados pendant plusieurs années. Il fut membre du comité fédéral du Calvados du PCF, candidat communiste aux élections cantonales pendant vingt-cinq ans (canton d’Évrecy) et conseiller municipal de Fleury-sur-Orne (1945-1977) où il s’était fixé à la Libération.