Arpajon-sur-Cère : union de la Gauche… avec un bémol
En 2014, la Gauche partait divisée, aux élections municipales. Le socialiste Michel Roussy obtenait 50,24% des voix, Chantal Mazières, soutenue par le PCF, recueillait 17,85%, tandis que la droite, représentée par Jean Bruel, récoltait 31,91% des suffrages. La Gauche, quoique séparée, conservait cette ville que le PS dirigeait depuis plusieurs décennies.
Cette année, la droite se lance derrière Isabelle Lantuejoul et la Gauche part unie : PS et PCF. On peut évidemment se réjouir de cette union qui laisse présager une victoire de plus contre la droite. Pourtant, cette union laisse un arrière-goût amer à certains, et notamment du côté du PCF, ou plutôt de son ancienne candidate. En effet, Chantal Mazières, qui a quitté le PCF, regrette profondément la présence de Sylvie Boudou sur la liste d’union de la Gauche. La raison ? Cette ancienne adjointe a quitté le PS pour rejoindre… le parti présidentiel.
Sébastien Prat, secrétaire départemental du PCF l’assure :
« On ne le savait pas forcément. Cela nous questionne. On a discuté du programme, et le programme est de gauche. [C’est un] épiphénomène, je vois cette présence comme quelque chose de très personnel, pas comme le soutien d’un appareil. Mais cela nous gêne, et on l’a dit à Michel Roussy. […] Si l’on concrétise ces alliances, c’est pour lutter contre la politique gouvernementale. Nous sommes là pour faire évoluer ce rapport de force. »
De fait; la présence d’une seule marcheuse n’est pas, en soi, susceptible d’orienter la liste de Gauche vers le macronisme. Toutefois, cela donne un sentiment de confusion, voire d’opportunisme, dont la droite se saisit facilement, pointant un manque de cohérence.
La droite étant l’incarnation politique de l’opportunisme, elle peut se permettre, elle, d’ouvrir ses listes à des gens qui ne viennent pas de ses rangs (comme le fit Sarkozy dans son premier gouvernement). La Gauche, en revanche, ne peut se le permettre sans se renier. Espérons que cet « épiphénomène » en soit bien un, et qu’il ne s’agit pas d’une tendance de fond. On est en droit de se poser la question, au regard de ce qui se passe à Aurillac.